Alors qu’environ 13 800 enfants sont déjà accueillis dans ces structures, un nouveau site d’admission d’urgence de migrants mineurs va être installé près d’El Paso, à la frontière mexicaine, dans le but d’en recevoir 5 000 supplémentaire.
Les autorités américaines ont annoncé le 30 mars l’ouverture d’une nouvelle structure d’accueil dans une base militaire pour faire face à l’afflux sans précédent de milliers d’enfants qui auraient traversé seuls et illégalement la frontière avec le Mexique. Ce site d’admission d’urgence installé à Fort Bliss, près d’El Paso, au Texas, devait recevoir dès le jour même 500 mineurs non accompagnés, a fait savoir dans un communiqué le département de la Santé et des services sociaux.
Il pourra accueillir à terme 5 000 enfants de 13 à 17 ans, qui «subiront un bref examen médical et recevront des vêtements, des affaires de toilettes et de la nourriture, ainsi qu’un endroit sûr pour se reposer», a ajouté le département, soulignant que tous les mineurs bénéficieront d’un «protocole de surveillance contre le Covid-19».
Les Etats-Unis font face à une forte augmentation des arrivées à la frontière de migrants d’Amérique centrale qui disent fuir la pauvreté et les violences, avec notamment près de 500 mineurs isolés arrêtés chaque jour depuis la fin février, selon des chiffres publiés le 30 mars par le département de la Sécurité intérieure. «Je peux dire clairement : ne venez pas», avait pour sa part déclaré le 17 mars le président Joe Biden lors d’un entretien sur la chaîne ABC, tentant d’infléchir la tonalité de son début de mandat vis-à-vis de l’immigration. Dès son arrivée à la Maison Blanche, le démocrate avait suspendu les expulsions de sans-papiers pendant 100 jours, introduit un projet de loi pour leur offrir un chemin vers la citoyenneté et commencé à admettre une partie des demandeurs d’asile qui patientent depuis des mois dans des camps au Mexique.
Son prédécesseur républicain Donald Trump avait réagi à l’augmentation des arrivées à la frontière depuis la passation de pouvoir dans un communiqué le 21 mars : «Tout ce qu’ils avaient à faire, c’était de maintenir en mode pilote automatique un système qui fonctionne bien […] Au lieu de cela, en l’espace de seulement quelques semaines, l’administration Biden a transformé un triomphe national en désastre national», avait déclaré le milliardaire, ajoutant que les mesures prises par le président américain encourageaient «des crimes contre l’humanité».
Des règles sanitaires édictées au début de la pandémie autorisent les Etats-Unis à refouler immédiatement tous les adultes seuls, ainsi que les familles. Mais les autorités américaines ont de plus en plus de mal à renvoyer les familles vers le Mexique, notamment quand elles ont de jeunes enfants de moins de sept ans. Les mineurs arrivés seuls sont placés dans des locaux de la police aux frontières, normalement pour moins de trois jours, avant d’être transférés vers des structures d’accueil plus adaptées, en attendant de localiser d’éventuels membres de leur famille ou des tuteurs à qui les confier.
Environ 13 800 enfants sont actuellement accueillis dans ces structures et moins de 300 retrouvent chaque jour leurs proches, selon le département de la Santé. L’administration américaine, qui relativise cet afflux de demandeurs d’asile, a pour la première fois autorisé le 30 mars la presse à visiter un centre de rétention surpeuplé à Donna, au Texas, assurant que les migrants étaient accueillis dans de bonnes conditions.
La structure, gérée par la police aux frontières, accueille plus de 4 000 enfants et familles dans des pièces séparées par des parois en plexiglas. Les migrants y dorment sur un matelas au sol, dans des tentes géantes. Le site dispose d’espaces de jeu à l’intérieur réservés aux plus petits, et de terrains de sports à l’extérieur.