La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen quittera la tête du parti dès la rentrée prochaine, afin d’être la candidate de «tous ceux qui veulent mener le combat national» lors de l’élection présidentielle de 2022.
Marine Le Pen a confirmé son départ prochain de la présidence du Rassemblement national, qui pourrait avoir lieu après l’été, afin d’être la candidate à l’Elysée de «tous ceux qui veulent mener le combat national». Elle s’est également exprimé sur la liberté du débat politique en France, et sur l’islam qui est «compatible avec la République française».
Dans un entretien accordé au numéro d’avril du mensuel L’Incorrect – proche de sa nièce Marion Maréchal – où lui est demandé si elle confirmait son départ de la tête du Rassemblement national, Marine Le Pen s’est exprimé en ces termes : «Au prochain congrès, non, car c’est un congrès qui va légitimer le candidat à l’élection présidentielle, et il me faut donc d’abord être réélue. Mais ensuite, oui, car il est nécessaire que je ne sois pas seulement la candidate du RN». «Avec une possibilité de victoire qui n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui, je me dois d’être la candidate de tous ceux qui veulent mener le combat national», a-t-elle fait valoir.
Celle qui dirige depuis 2011 le parti qui s’appelait alors Front national avait déclaré en février 2020 qu’elle «réfléchissait» à abandonner sa présidence pour être la «candidate de tous les Français» tout en étant «évidemment soutenue» par son mouvement. Selon le numéro deux du parti Jordan Bardella – pressenti pour lui succéder – le départ de Marine Le Pen de la présidence du RN aura lieu «probablement après l’été».
«La digue de la fake news ne tiendra pas», juge Marine Le Pen
Le RN tiendra auparavant son 17e congrès à Perpignan début juillet, qui devrait valider sans surprise la candidature de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022. Celle-ci s’était déjà mise «en congé» de la présidence du parti entre les deux tours de la présidentielle de 2017.
Concernant l’atmosphère politique entourant l’élection de 2022, Marine Le Pen a également déclaré dans L’Incorrect qu’il fallait «recréer les conditions du débat» – une mission à laquelle contribue selon elle la chaîne d’information en continu CNews, «y compris de façon parfois rude». «La digue de la fake news ne tiendra pas, les gens ne sont pas dupes», ajoute la députée du Pas-de-Calais, pour qui les Français ont subi un «lavage de cerveau pendant des décennies». CNews a recruté Eric Zemmour en octobre 2019, quelques jours après un discours sur l’islam et l’immigration prononcée lors d’un rassemblement politique autour de Marion Maréchal, et pour lequel il a été condamné.
«Si nous avions pensé que l’islam n’était pas compatible avec la République française, nous n’aurions jamais défendu l’Algérie française»
Au sujet de l’islam, Marine Le Pen a fait dans L’Incorrect la distinction avec l’islamisme, qu’il faut selon ses termes «éradiquer pour que les musulmans retrouvent la liberté de vivre leur religion». «Si nous avions pensé que l’islam n’était pas compatible avec la République française, nous n’aurions jamais défendu l’Algérie française», a-t-elle soutenu.