Le directeur général de l’AP-HP convoqué par Véran après sa querelle avec un député LREM

Après une semaine de tension en coulisses, et d’échange épistolaire au vitriol entre le patron de l’AP-HP et un député de la majorité, Martin Hirsch et Olivier Véran se sont entretenus près d’une heure vendredi soir. Un rendez-vous au parfum de recadrage.

Depuis la publication de la tribune d’une quarantaine de directeurs médicaux de crise de l’AP-HP, dans « Le Journal du dimanche », la tension n’a cessé de monter cette semaine entre Martin Hirsch et l’exécutif. Si bien que, selon nos informations, le ministre de la Santé Olivier Véran a fini par convoquer Hirsch au ministère de la Santé ce vendredi soir, pour un tête à tête de près d’une heure et une franche explication au parfum de recadrage.

Aux yeux du ministre, l’échange épistolaire public entre le patron de l’AP-HP et le député LREM Florian Bachelier, révélé par « Le Parisien », fut la goutte d’eau. « C’est le directeur de campagne de Madame Hidalgo, quasiment, si on l’écoute bien », avait accusé, mardi, Bachelier sur CNEWS. « Campagne de calomnie », a rétorqué Hirsch dans le courrier dévoilé par notre journal. Pour Véran, c’en fut trop. « L’épidémie bat son plein dans la capitale. Les Français attendent de nous d’être au travail et de les protéger. Ce n’est clairement pas le moment de perdre son temps ni son énergie dans quelque polémique et autres passes d’armes », estime son entourage. En clair, Hirsch a été invité à se concentrer sur la gestion de crise.

Les macronistes dénoncent une « offensive politique » du patron de l’AP-HP

Le ministre a aussi fort peu apprécié que 41 directeurs médicaux de crise de l’AP-HP affirment devoir se préparer à « faire un tri des patients » pour affronter la troisième vague de Covid-19, quand il estime que tout n’est pas fait au sein du groupe hospitalier pour évacuer des malades parisiens vers des régions ayant déprogrammé des interventions pour les accueillir. Ce vendredi soir, il s’agissait donc aussi pour le ministre de faire monter la pression pour que les évacuations sanitaires soient menées de façon plus conséquente. L’occasion aussi de faire passer un message sur l’ouverture de lits de réanimation à Paris, qu’il souhaite voir augmenter.

Dans leur tribune, les directeurs médicaux de crise de l’AP-HP alertaient, eux, sur une « situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles ». Mais bon nombre de macronistes ont vu dans ce texte une « offensive politique » du patron de l’AP-HP, lui reprochant sa proximité avec la maire de Paris Anne Hidalgo. Et ce, dans un contexte, où ses critiques sur la stratégie de l’exécutif avaient déjà refroidi les relations. « La seule campagne que je mène n’est pas politique, elle est sur le front sanitaire, avec les soignants, pour les patients », avait rétorqué Hirsch. Reste à savoir si le rendez-vous de ce vendredi soir suffira à apaiser les tensions.

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