Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé l’abandon d’un projet de loi controversé qui ouvrait la possibilité de déchoir de leur nationalité des citoyens, notamment convaincus de terrorisme ou d’intelligence avec l’ennemi.
Toujours confrontées à des turbulences politiques, les autorités algériennes ont renoncé à un projet de loi ouvrant la voie à la déchéance de nationalité. «Le parcours de cet avant-projet de loi a été interrompu. Il y a un malentendu et une incompréhension», a justifié le président Abdelmadjid Tebboune le 4 avril dans des propos rapportés par TSA. Et le président d’ajouter que l’Algérie pouvait «défendre autrement» la sûreté de l’Etat.
Le chef d’Etat a par ailleurs défendu le principe de la double nationalité à la condition de garder «l’esprit patriotique et le respect de la famille».
Annoncé début mars par le gouvernement, le texte visait «tout Algérien qui commet, en dehors du territoire national, des actes portant volontairement de graves préjudices aux intérêts de l’Etat ou qui portent atteinte à l’unité nationale», selon un communiqué des services du Premier ministre retranscrit par TSA. Le ministre de la Justice avait pour sa part expliqué que le terrorisme ou l’intelligence avec une puissance ennemie pouvait être concernés par cette mesure. Le projet avait suscité de vives inquiétudes, notamment sur le sort des binationaux à l’étranger.
En 2005, le Parlement avait voté à l’unanimité une ordonnance reconnaissant la double nationalité. Bien qu’interdite avant 2005, la double nationalité était cependant tolérée par les autorités algériennes, notamment pour les bi-nationaux franco-algériens. En juillet 2020, le président Abdelmadjid Tebboune avait avancé le chiffre de plus «plus de six millions d’Algériens» vivant en France.