Répression bornée infligée aux couches populaires et présumés «restaurants clandestins» utilisés par la France d’en haut : pour l’avocat Régis de Castelnau, ce premier week-end de reconfinement est marqué par une illustration de la lutte des classes.
Pendant ce premier week-end de reconfinement général, la polémique a fait rage. Le sujet diffusé par M6 à propos des présumés «restaurants clandestins» devenus secret de polichinelle, a provoqué de très vives réactions sur les réseaux derrière un mot dièse devenu viral : #OnVeutLesNoms. En réponse, la France d’en haut a fait bloc dans les médias en criant au «populisme», à la «délation», voire en justifiant les transgressions et le refus d’appliquer les règles communes. Dans le même temps circulaient sur les réseaux témoignages et photos de la répression bornée infligée aux couches populaires.
Depuis deux jours, la polémique enfle sur l’existence de restaurants de luxe clandestins aux menus à 500 balles fréquentés par des gens de «la haute» y compris par des ministres. Sur la participation ministérielle, nous ne savons pas encore si c’est vrai, mais l’existence de ces agapes réservées aux «élites», est notoire, avérée et jusqu’à présent ceux qui transgressent allègrement les règles communes d’enfermement imposées à tous les citoyens sont tranquillement passés entre les gouttes.
En revanche, pour les couches populaires c’est le grand jeu.
Parfait, concis, imparable.
Petite leçon de lutte des classes. https://t.co/n4QSu63Fzp— Régis de Castelnau (@R_DeCastelnau) April 5, 2021
Il faut bien regarder cette photo qui circule abondamment sur les réseaux.
On y voit sur une plage près de la ville de Montpellier un déploiement obscène, de 10 gendarmes (ils n’ont pas honte décidément) armés jusqu’aux dents (jusqu’au fusil d’assaut !) avec en face d’eux un couple avec leur petit garçon qui ont eu envie d’un peu de détente, d’un peu de plage et d’un peu du soleil du printemps après bientôt un an d’enfermement. Il faut voir comme ils sont mal habillés, ces «prolos», avec leurs survêtements au rabais, leurs bermudas moches, leurs vilains T-shirts, rien que du pas cher. Les provisions pour le pique-nique ont été achetées chez LIDL en low cost. Même leurs claquettes sont siglées LIDL !
Alors les gendarmes se mettent à 10 pour leur rappeler quelle est leur place dans la société, les humilier et les renvoyer à leur condition. Il va leur en coûter 450 € pour leur horrible crime, le prix d’un menu pour une personne dans le restaurant clandestin !
Cette image ne peut que nouer la gorge.
Tout le week-end sur les chaînes d’info, on a entendu les commentateurs à ronds de serviette défendre «ces transgressions» des riches en condamnant les critiques qualifiées de «délations populistes».
Alors, il nécessaire de préciser encore un peu le propos : ce déploiement policier obscène et cette répression humiliante sont INSÉPARABLES des restaurants clandestins pour «la haute». Deux faces d’un même système de domination.
Être «indulgent» avec celui-ci, c’est choisir son camp.