Le Royaume-Uni se prépare à tester un passeport vaccinal lors de certains événements de masse, une mesure jugée «discriminatoire» par un groupe de députés britanniques qui s’y opposent. L’avis des Français à ce sujet est partagé, tandis qu’Israël qui l’utilise depuis mars semble aussi loin de faire l’unanimité.
La mise en place d’un passeport vert ou vaccinal permettant de se déplacer librement et de s’adonner à des loisirs suscite la polémique au Royaume-Uni, ainsi que dans d’autres pays comme la France où cette initiative fait encore l’objet de vives discussions.
En annonçant le 5 avril de nouveaux assouplissements du confinement, le gouvernement britannique a évoqué l’introduction d’un certificat vert attestant de la vaccination contre le Covid-19, d’un test négatif ou de la présence d’anticorps pour assister à de grands rassemblements.
Le document, sous forme électronique, ne sera cependant pas requis pour entrer dans un bar ou un magasin, a souligné Boris Johnson. La version pilote de ce passeport vert devrait bientôt être expérimentée lors d’un spectacle à Liverpool le 15 avril et des événements sportifs.
Une mesure jugée «discriminatoire» contre laquelle plus de 70 parlementaires ont lancé une campagne pour marquer son opposition.
Certains n’y voient pas de sens pratique alors que près de la moitié de la population a déjà reçu au moins une dose du vaccin. «Je peux comprendre que le gouvernement ait peur d’un événement à grande échelle qui risque de propager le virus», a lancé le député conservateur David Davis, auprès de la radio britannique LBC. «Mais une fois que plus de 70% de la population sera vaccinée, ce sera très difficile de comprendre ce qu’ils [les ministres, ndlr] essayent d’arrêter et qui ils essayent de protéger».
Ce que les Français en pensent.
Même si l’introduction d’un tel passeport n’est pas prévue pour l’heure en France, l’opinion publique est divisée en deux camps égaux. Selon un sondage OpinionWay-Square pour Les Echos réalisé à la mi-mars, 49% des Français étaient opposés au «pass sanitaire» alors que 48% – un chiffre en hausse de trois points depuis janvier – s’y sont déclarés favorables.
Signée par plus de 31.000 personnes au matin du 6 avril, une pétition adressée à Emmanuel Macron et Olivier Véran dit «non» au passeport vaccinal, évoquant une vaccination forcée. Selon son auteur, les déplacements et activités extérieures seront interdits aux personnes non-vaccinées incapables de se procurer un test PCR, «ce qui reviendrait à rendre la vaccination obligatoire, contrairement aux engagements du chef de l’État».
Mesure introduite en Israël.
L’État hébreu a d’ores et déjà décidé de délivrer des certificats de vaccination après l’injection de la seconde dose du seul vaccin autorisé sur son territoire, celui de Pfizer. Leurs titulaires, ainsi que les citoyens déjà guéris du Covid-19 ou munis d’un test PCR négatif de moins de 72 heures, peuvent utiliser une application spéciale pour se rendre à des manifestations culturelles et sportives, au musée ou au restaurant. Le port d’un masque est néanmoins toujours requis.
Les opposants à cette mesure arguent qu’elle va à l’encontre des principes gouvernementaux forçant ainsi les gens à se faire vacciner, indique la BBC. Selon un journaliste cité par la radio, certains se sentent victimes de «la plus grande expérience de l’histoire de l’humanité», en raison de la défiance envers l’accord conclu entre l’État hébreu et la société pharmaceutique américaine.
D’autres pays concernés.
La mise en place d’un passeport vert est également au cœur des discussions au Danemark et en Suède. Le gouvernement danois travaille toujours à l’introduction de sa version d’un passeport vaccinal, qu’il avait annoncé en février. Il permettrait de voyager et de participer à la vie culturelle.
Plusieurs pays comme la Chine et l’Islande, premier pays à avoir émis de tels documents, les ont introduits pour les voyages internationaux.
Hormis les passeports sanitaires nationaux, un «certificat vert numérique» censé autoriser la circulation en toute sécurité dans l’UE est prévu d’ici mi-juin. Il contiendra des informations sur la vaccination, les tests réalisés ou la guérison du Covid-19.