L’éventuelle présence d’un membre du gouvernement à une soirée clandestine, évoquée par la SDJ, a été réfutée par plusieurs ministres dont Emmanuelle Wargon et Olivier Dussopt, qui défendent l’exemplarité de leurs collègues soumis aux mêmes règles que les Français.
Interrogée à propos de «la présence d’au moins un membre du gouvernement» à un dîner clandestin, évoquée par la Société des journalistes (SDJ) qui se réfère à «d’autres sources en off», Emmanuelle Wargon, ministre déléguée au Logement, a avancé la nécessité de clore le sujet en cas d’absence d’informations précises.
«Sur la présence de ministres, on arrive au point où soit on a des informations soit on clôt le sujet», a-t-elle lancé le 6 avril sur Franceinfo.
Elle a également refusé de croire à cette éventuelle participation en plein confinement.
«Je connais mes collègues, (…) je ne crois pas qu’un membre du gouvernement soit allé dîner dans un restaurant clandestin durant cette période. (…) Nous respectons les règles et c’est bien normal, c’est l’exemplarité qu’on attend de nous».
Emmanuelle Wargon a insisté sur le fait qu’il s’agit d’une «rumeur» et non pas d’une «information». «Soit cette information sort, soit on passe à autre chose», a-t-elle tranché.
Pour elle, il convient de se focaliser plutôt sur «cette dernière ligne droite» et de fermer les restaurants clandestins «s’ils existent» ainsi que de sanctionner les responsables.
«En ce qui nous concerne, on est au travail et on est concentrés sur ce travail», a ajouté la ministre déléguée.
Ils se solidarisent.
Olivier Dussopt, ministre délégué aux Comptes Publics, partage la même optique. «Aucun ministre n’a pu prendre part à de telles soirées», car ils «sont astreints aux mêmes règles que les Français», a-t-il déclaré sur le plateau du Talk – Le Figaro.
Pour Bruno Le Maire, il «n’y a de passe-droit pour personne».
Le ministre a également affirmé au Grand Jury être certain que ses collègues respectaient la règle «sans exception». Même son de cloche du côté de Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, dont les collègues sont «irréprochables»: «Non seulement on doit les respecter comme tous les Français, comme tous les citoyens, mais en plus de ça, on a un devoir d’exemplarité», a-t-il déclaré le 4 avril auprès de LCI.
Marlène Schiappa l’a de son côté cité en indiquant que le porte-parole avait précédemment reçu une invitation à un dîner, laquelle avait été «fermement» refusée. Selon la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, il était invité «dans l’absolu», sans une date concrète.
Ce témoignage survient deux mois après que Pierre-Jean Chalençon, organisateur présumé de dîners clandestins à Paris, a déclaré que Gabriel Attal était son ami et qu’il devait venir «dîner prochainement».
Alors que certains membres du gouvernement font part de leur défiance à l’encontre de ces témoignages, Gérald Darmanin a demandé au Préfet de police de Paris de vérifier ces propos et, le cas échéant, de poursuivre les organisateurs et les participants.
Versions de Pierre-Jean Chalençon.
Suite au reportage de M6, le propriétaire du Palais Vivienne ne cesse de présenter différentes versions des faits. Il est apparu dans cette enquête de façon anonyme, en affirmant avoir dîné plusieurs fois en une semaine «avec un certain nombre de ministres» dans des restaurants «soi-disant clandestins».
Reconnu, il a nié les faits en disant avoir simplement fait de «l’humour». Ensuite, il a assuré qu’il s’agissait d’un «énorme poisson d’avril». Spécialiste de Napoléon, le collectionneur a expliqué auprès de BFM TV préparer la célébration du bicentenaire de la mort de l’empereur cette année et organiser des dîners napoléoniens, des déjeuners et des visites au Palais Vivienne.
En ce qui concerne la soirée filmée par l’équipe de M6, «c’était une sorte de soirée zéro» avec «une douzaine de personnes» qui sont parties «très tôt».
Cependant, une enquête menée par Morandini dément les propos de Pierre-Jean Chalençon. Comme l’indique le média, une quarantaine de personnes étaient à table, les festivités se terminant après minuit. «Le dîner était facturé 220 euros par personne et il fallait payer en liquide», alors que «la soirée a rapporté environ 10.000 euros en liquide aux organisateurs».