Pressé notamment par un institut en santé publique de confiner le pays afin de faire face à une flambée de décès liés au Covid-19, le chef d’Etat brésilien a martelé qu’il fallait trouver des alternatives.
«Il n’y aura pas de confinement national» : c’est ce qu’a promis ce 7 avril le président brésilien Jair Bolsonaro, balayant les recommandations, entre autres, de l’institut en santé publique Fiocruz. Le chef d’Etat a déclaré qu’il fallait «trouver des alternatives» : «Nous n’allons pas accepter une politique qui revient à dire qu’il faut rester chez soi, tout fermer, imposer le confinement», a-t-il martelé, selon des propos cités par l’AFP.
Ces déclarations s’inscrivent dans un contexte sanitaire difficile pour le plus grand pays d’Amérique du Sud : celui-ci enregistre 336 947 décès depuis le début de la pandémie, dont plus de 15 000 sur les six premiers jours du mois d’avril et plus de 66 000 en mars – un record mensuel. Face à cette flambée, l’institut Fiocruz a déclaré dans un rapport publié le soir du 6 avril que le confinement était «absolument nécessaire» pour faire face à la saturation des hôpitaux, qui se trouvent selon lui dans une situation «critique» dans 24 des 27 Etats fédérés du pays.
Le discours anti-confinement de Jair Bolsonaro n’a rien de nouveau : le président pourfend depuis le début de la crise sanitaire les mesures restrictives anti-Covid, au nom de la sauvegarde de l’économie et des emplois. Entre autres exemples, lors d’un discours centré sur le tourisme en novembre dernier, le chef d’Etat avait lancé : «Aujourd’hui, il n’y en a que pour la pandémie, il faut en finir avec ça. Je regrette les morts, je les regrette. Nous allons tous mourir un jour, tout le monde ici va mourir. Ça ne sert à rien de fuir cela, de fuir la réalité. […] Nous devons nous battre la tête haute, lutter.»
S’il n’a pas instauré de couvre-feu national, les Etats et municipalités brésiliens ont la possibilité d’imposer leurs propres mesures restrictives. Selon l’AFP, dans la pratique au niveau local, seules certaines activités considérées comme non essentielles ont été fermées, hormis de véritables confinements quelques villes de l’Etat méridional de Sao Paulo.