Le ministre allemand de la Santé, Jens Spahn, a annoncé ce 8 avril que son pays allait engager des discussions avec la Russie en vue d’un achat éventuel de Spoutnik V, en cas d’approbation du vaccin anti-Covid par les autorités européennes.
«J’ai expliqué au nom de l’Allemagne au Conseil des ministres de la Santé de l’UE, que nous discuterions de manière bilatérale avec la Russie, tout d’abord pour savoir quand et quelles quantités [de doses de Spoutnik V] pourraient être livrées», a déclaré Jens Spahn, ministre allemand de la Santé, ce 8 avril à l’antenne de la radio régionale publique WDR. Ainsi que le rapporte l’AFP, le ministre a justifié cette décision en affirmant que la Commission européenne avait choisi de ne pas négocier au nom des Vingt-Sept l’achat du sérum Spoutnik V.
Il a justifié sa décision en expliquant que la Commission européenne, pour sa part, avait annoncé qu’elle ne négocierait pas au nom des Vingt-Sept l’achat du sérum Spoutnik V, contrairement à ce qu’elle a fait avec d’autres vaccins contre le Covid-19.
«Les livraisons [russes] devraient intervenir dans les deux à quatre, cinq prochains mois pour vraiment faire une différence avec notre situation actuelle» en terme de nombre d’injections, a précisé Jens Spahn, critiqué pour les lenteurs de la campagne de vaccination. «Sinon nous aurons d’une manière ou d’une autre des quantités de vaccin plus que suffisantes», selon lui.
La veille déjà, le dirigeant régional de la Bavière, Markus Söderun, avait annoncé la signature d’un «contrat préliminaire» en vue de recevoir prochainement des doses du vaccin russe. L’élu conservateur, qui appartient au camp d’Angela Merkel, a ajouté que «si Spoutnik est approuvé en Europe, alors l’Etat de Bavière recevra des doses de vaccin supplémentaires», au nombre de 2,5 millions, d’ici juin.
L’agence européenne du médicament n’a pas fixé d’échéance concernant sa décision sur le Spoutnik V alors que pour les autres laboratoires ayant jusqu’ici soumis leur vaccin contre le Covid à une approbation, elle avait examiné les données fournies durant 2 à 4 mois.
Depuis la première vaccination au lendemain de Noël, trois sérums sont actuellement injectés en Allemagne : ceux de Pfizer/BioNTech, Astrazeneca, sous conditions, et Moderna. Un quatrième, celui de Johnson & Johnson, doit dans les semaines à venir être distribué dans toute l’Union européenne.
Les autorités allemandes, qui s’inquiètent vivement de la troisième vague de contaminations, sont sous pression alors que 13% de la population a reçu au moins une injection plus de trois mois après le lancement de la vaccination.
Elles ont promis que toutes les personnes souhaitant se faire vacciner pourraient recevoir au moins la première injection d’ici la fin septembre.