Depuis fin mars, des émeutes secouent plusieurs villes d’Irlande du Nord, dont Belfast. Le Brexit, et particulièrement la frontière maritime tracée entre l’UE et le Royaume-Uni, cristallise les débats.
Sur fond de pandémie et d’entrée en vigueur du Brexit, les émeutes se sont intensifiées en Irlande du Nord. Plus de 70 policiers ont été blessés ces 10 derniers jours dans la région, rapporte la BBC.
Nées à Londonderry, ville déjà théâtre du Bloody Sunday en 1972, le mouvement de contestation a fini par s’étendre à plusieurs grandes villes de l’est, dont Belfast. Et ce malgré les condamnations de Londres et Dublin, ou les appels au calme de Washington. Cibles de jets de pierres, de cocktails Molotov et de mortiers d’artifice, les forces de police s’inquiètent de ces violences, qui réveillent les spectres du conflit nord-irlandais.
«Ce qui s’est passé la nuit dernière a atteint un niveau plus vu à Belfast et en Irlande du Nord depuis des années», confiait ainsi Jonathan Roberts, un responsable de la police nord-irlandaise, ce 8 avril lors d’une conférence de presse.
D’abord portée par la colère contre le Brexit des Unionistes partisans d’un maintien dans le Royaume-Uni, les émeutes ont désormais enflammé le camp des Républicains prônant l’unification irlandaise. Les deux camps se sont d’ailleurs affrontés à Belfast ce 7 avril, se jetant des projectiles de part et d’autre d’un «mur de la paix» dans l’ouest de la ville.