L’eurodéputé Arnaud Danjean a affirmé dans L’Opinion que le Sofagate était davantage le signe d’une rivalité entre Charles Michel et Ursula von der Leyen qu’une prétendue humiliation venant d’Erdogan.
Lors d’une réunion à Ankara, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen n’a pas reçu de chaise, contrairement à son collègue du Conseil européen Charles Michel, assis aux côté de Recep Tayyip Erdogan. L’affaire, désormais appelée «Sofagate», ne serait pas une maladresse protocolaire ou une provocation de la Turquie, mais un signe des affrontements internes entre les deux représentants, indique L’Opinion.
«Leurs relations sont détestables depuis le premier jour! L’épisode turc n’est que l’incident le plus visible, mais il y en quasiment au quotidien entre eux et leurs équipes. Protocole, communication, attributions…. C’est la guéguerre permanente», révèle le député européen Arnaud Danjean, membre du Parti populaire européen et des Républicains.
Soulignant leur «autorité naturelle sur leurs pairs très faible, voire inexistante», l’élu avance que tous deux cherchent à s’affirmer lors de rendez-vous internationaux, comme c’était le cas à Ankara. Au point que Charles Michel ait volontairement provoqué l’incident, refusant d’agir afin que sa collègue dispose d’un siège?
D’après L’Opinion, ce sont les services du président du Conseil européen qui ont assuré les discussions du protocole au cœur du scandale. La diplomatie turque, étonnée de l’apparition d’une telle polémique, a d’ailleurs assuré avoir disposé les sièges selon «les suggestions de la partie européenne». Ni l’équipe de Mme von der Leyen, ni la délégation qui les accompagnait n’ont pris part à ce processus.
Surprise donc pour la femme politique allemande contrainte de s’installer sur un canapé, en retrait de son collègue belge et du Président turc, malgré le «ahem» qu’elle a laissé échapper afin d’afficher son désagrément.
Un malaise légitime, puisque comme l’a fait remarquer l’eurodéputée Sophie in’t Veld sur Twitter, lorsque M.Erdogan a accueilli à Ankara en 2015 le prédécesseur de Charles Michel, Donald Tusk, et celui d’Ursula von der Leyen, Jean-Claude Juncker, tous trois se trouvaient bel et bien sur des chaises. «L’interprétation stricte par les services turcs des règles protocolaires a produit une situation désolante», explique pour sa part Charles Michel.