La pandémie a reporté d’un an les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet-8 août) et continue de perturber leurs préparatifs. À cent jours de la cérémonie d’ouverture, il n’y a toujours pas d’engouement du côté des habitants, et le parcours de la flamme olympique se fait dans l’indifférence.
Qui peut imaginer que Tokyo 2020 n’a pas donné de graves maux de tête au pays organisateur ? Ces Jeux olympiques resteront dans la mémoire collective des Tokyoïtes et de toute la nation japonaise comme un vrai cauchemar. À 100 jours de l’événement sportif planétaire, les Japonais sont encore très majoritairement hostiles à la tenue des Jeux.
Selon un dernier sondage réalisé du 10 au 12 avril par l’agence Kyodo News, plus de 70% des habitants de l’archipel continuent de souhaiter ouvertement que les Jeux de Tokyo soient annulés ou une deuxième fois reportés.
Loin de l’euphorie annoncée.
Ce qui avait été annoncé par Tokyo comme l’organisation d’une grande fête futuriste, au moment du passage de témoin entre Rio 2016 et Tokyo 2020, restera comme une période trouble, jusqu’à cette pandémie de coronavirus qui a contraint les Japonais à décaler d’une année ce rassemblement. Nous sommes très loin de l’image du Premier ministre nippon Shinzo Abe déguisé en Super Mario alors que le maire de Rio Eduardo Paes avait transmis le drapeau olympique à son homologue japonaise, Mme Yuriko Koike, en tenue traditionnelle japonaise. Ces JO seront « sûrs, fiables, paisibles », loin des péripéties brésiliennes, assurait la presse nippone de l’époque.
Dernièrement, les polémiques sur le sexisme de l’ex-président du comité d’organisation, Yoshiro Mori, et de l’ancien directeur artistique des cérémonies, Hiroshi Sasaki, n’ont pas réchauffé l’atmosphère autour des JO. Et le budget, qui n’a cessé de gonfler, alors que le Japon s’enfonce dans la crise économique, n’a pas donné plus d’élan à la ferveur populaire. Le budget total de l’événement a été fixé à 13 milliards d’euros fin 2020. Soit 2,3 milliards d’euros de plus que l’estimation précédente, à cause des coûts du report et des mesures sanitaires. Une somme encore jamais déboursée pour organiser des JO d’été.