Les pêcheurs du Nord de la France traversent une «catastrophe économique» suite au Brexit

Les pêcheurs des Hauts-de-France sonnent l’alarme pour attirer l’attention sur une catastrophe économique dans le secteur. Les professionnels français ont du mal à obtenir une licence exigée par les Britanniques après le Brexit pour pouvoir pêcher dans leurs eaux, indique RTL. Faute du soutien politique, le problème ne pourrait guère être résolu.

L’entrée en vigueur du Brexit risque de provoquer une nouvelle crise dans le secteur de la pêche des Hauts-de-France, constate Bruno Margollé, président de la coopérative maritime Étaploise, pour RTL Matin.

À l’origine de la «catastrophe économique» figurent les difficultés que les pêcheurs français rencontrent pour obtenir auprès des autorités du Royaume-Uni les licences, nécessaires pour aller pêcher dans les eaux britanniques. Par conséquent, trop de bateaux de pêche français se retrouvent enfermés dans la zone nationale, ce qui exerce une pression excessive sur les ressources halieutiques de la région et rend les captures peu rentables, explique-t-il.

«Sur les Hauts-de-France, sur 120 bateaux, il n’y en a que 22 qui peuvent accéder à la zone des 6-12 milles [marins, ndlr]… Il y a une surexploitation sur la zone française… et il n’y a plus de poissons. On n’arrive plus à trouver de rentabilité sur la zone exclusive française… il y a trop de bateaux qui ne peuvent pas aller du côté anglais», indique Bruno Margollé.

Il explique que les Britanniques avaient exigé des bateaux français de présenter les antériorités de pêche dans les eaux territoriales entre 2012 et 2016, mais qu’ils ne reconnaissent pas les documents dont les pêcheurs de France disposent dans le cadre des normes professionnelles et de la législation nationales. Il s’agit d’une collision administrative que le secteur de la pêche des Hauts-de-France n’arrive pas à régler tout seul.

M.Margollé critique la position peu active du gouvernement et appelle les autorités françaises et européennes à montrer les muscles face aux mesures imposées par le Royaume-Uni pour sauver la pêche qui «participe à la dynamique de nos littoraux».

«J’ai l’impression que le gouvernement français est à la ramasse aujourd’hui… Il faut qu’il tape du poing sur la table au niveau de Bruxelles», a lancé ce cadre expérimenté du secteur.

Malgré le rôle économique modeste de la pêche dans l’économie européenne, ce sujet était activement traité dans les négociations entre Londres et Bruxelles sur l’accord post-Brexit.

Les partisans du Brexit au Royaume-Uni considéraient ce secteur comme un symbole d’une souveraineté retrouvée après la sortie de l’UE. Suite à l’annonce d’un accord avec Bruxelles fin 2020, les pêcheurs britanniques ont constaté la «défaite» de l’industrie nationale de la pêche et ont reproché au Premier ministre Boris Johnson d’avoir vendu au rabais les ressources halieutiques à l’Union européenne.

De leur côté, les professionnels de la filière pêche en France ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’accès des bateaux français aux eaux britanniques où les pêcheurs de l’Hexagone réalisaient de 30% jusqu’à 60%, voire 90%, de leurs captures.

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