Mia, petite fille de huit ans, et sa mère, qui avait commandité son enlèvement, ont été retrouvées en Suisse. D’après une déclaration du procureur de la République de Nancy au Figaro, leur cavale devait se poursuivre jusqu’en Russie.
Le périple de Mia et sa mère, aidée par six hommes, a pris fin dimanche 18 avril dans un squat en Suisse. Cependant, leur objectif aurait été d’atteindre la Russie, ce dont la mère n’était pas forcément au courant, révèle Le Figaro lundi 19 avril.
«D’après l’un des témoignages que nous avons recueillis, la mère ne comptait pas s’arrêter en Suisse, car le projet qui a été conçu, et dont elle n’a pas nécessairement pris connaissance, établit que la destination finale devait être la Russie», a déclaré auprès du quotidien François Pérain, procureur de la République de Nancy.
Au terme d’une opération qualifiée de «militaire» par M.Pérain, la petite fille de huit ans avait été enlevée mardi 13 avril au domicile de sa grand-mère maternelle dans les Vosges. Se faisant passer pour des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, ils avaient réussi à récupérer la petite fille sans violence, le tout en faisant signer à sa gardienne une autorisation de franchissement des frontières.
La mère a pu être retrouvée au moyen d’une vaste intervention des forces de l’ordre suisses, dont l’investissement a été salué par le procureur. Le Figaro avance qu’une telle interpellation aurait été plus compliquée si le voyage s’était poursuivi au-delà du territoire européen, nécessitant une «étroite collaboration juridique».
Enlèvement et fuite.
Dimanche 18 avril, cinq des ravisseurs ont été arrêtés et quatre écroués pour «enlèvement en bande organisée d’une mineure de [moins de] 15 ans» et «association de malfaiteurs». Le cinquième, qui a nié avoir participé à la phase active de l’enlèvement, a été placé sous contrôle judiciaire.
Trois d’entre eux ont aidé la mère et sa fille à traverser la frontière franco-suisse à pied. Dans le canton de Fribourg, un ressortissant français les a transportées vers un hôtel, où elles ont passé une nuit. Elles ont été hébergées la nuit suivante chez une particulière «sympathisante» de leur périple, avant d’intégrer un squat à Sainte-Croix, dans le canton du Vaud.
Ce lundi, après avoir été vue par un assistant social et une psychologue, Mia a été rendue à sa grand-mère qui en a la garde. Sa mère et le ressortissant français qui l’a assistée sont toujours en détention en Suisse, en attente de leur procédure d’extradition.
Inspirés par un «antisystème»
Ce mardi, le procureur de la république de Nancy a annoncé la délivrance d’un mandat d’arrêt international à l’encontre de Rémy Daillet-Wiedemann, 54 ans, décrit comme «l’animateur principal» de la «mouvance antisystème» des ravisseurs de Mia. Il leur aurait notamment fourni les coordonnées de la femme qui a accueilli la mère et l’enfant pour une nuit à Neuchâtel, selon le magistrat.
Résidant actuellement en Malaisie, il a été président du Modem de Haute-Garonne à la fin des années 2000, avant d’être exclu du parti en 2010, selon Le Parisien. Son nom avait été déjà été cité dans l’attaque à la voiture-bélier de la gendarmerie de Dax (Landes) en novembre. L’auteur avait déclaré aux enquêteurs avoir agi sous l’influence de M.Daillet-Wiedemann sur Internet.