En visite à Doha, le Premier ministre libanais sortant Hassan Diab a demandé de l’aide au Qatar, jugeant son pays «sur le point de s’effondrer». Le Liban échoue à constituer un gouvernement alors que la crise économique sévit dans le pays.
Lors d’une visite au Qatar le 19 avril, le Premier ministre libanais sortant Hassan Diab a appelé le riche émirat gazier à aider son pays qui est, selon lui, «sur le point de s’effondrer» face à la crise économique. «Le Liban est en grand danger et il ne peut plus attendre sans une corde de sauvetage», a-t-il ajouté sans donner de détails sur la nature exacte des aides demandées.
Hassan Diab, qui gère les affaires courantes du pays en attendant la formation d’un nouveau gouvernement, a rencontré plusieurs ministres et responsables qataris. «Nous toquons à la porte du Qatar tout comme nous toquerons à celle de nos frères arabes, et nous attendrons qu’on nous ouvre la porte, comme le Qatar l’a fait», a-t-il déclaré devant des médias locaux.
«Nous nous attendons à ce que vous soyez du côté de ce pays, le Liban espère que vous serez un filet de sécurité pour protéger vos frères libanais», a-t-il insisté.
Selon lui, l’état dans lequel se trouve le Liban est «le résultat de décennies de corruption et de politiques qui ont encouragé l’économie à se baser sur la rente et non sur la productivité». Interrogé sur la nature concrète des potentielles aides accordées par Doha, Hassan Diab a estimé qu’il appartenait à l’émir et au Premier ministre [du Qatar] d’en donner les détails, et assuré dans la foulé, que des «points positifs» seraient annoncés.
Le Qatar s’était dit prêt en février dernier à aider l’économie libanaise mais seulement si sa classe politique profondément divisée s’entendait sur un nouveau gouvernement. Le ministre libanais n’a pas précisé si le Qatar allait fournir une assistance avant que le Liban n’annonce la création d’un gouvernement stable.
Malgré toutes les pressions intérieures comme celles exercées par la communauté internationale pour exiger la formation d’un gouvernement et enclencher des réformes jugées vitales pour le pays, la classe politique est enlisée depuis plus d’un an dans des tractations interminables sur la répartition des portefeuilles ministériels.
Hassan Diab avait annoncé sa démission après l’explosion dévastatrice du 4 août au port de Beyrouth qui avait fait plus de 200 morts et qui est imputée par la rue à l’incompétence et à la corruption des dirigeants. Cette explosion n’avait fait que renforcer la crise dans laquelle le pays était plongé avec un effondrement de sa monnaie nationale et une explosion de la pauvreté ainsi que du chômage.
Depuis, le Premier ministre désigné en décembre 2019 Saad Hariri et le président libanais Michel Aoun s’opposent ouvertement et échouent systématiquement à se mettre d’accord sur la formation d’un gouvernement.