La Russie et la Chine modernisent plus rapidement leurs armes nucléaires que les USA, s’inquiète le Pentagone

Prenant la parole lors d’une audition au Congrès, le commandant du Stratcom a affirmé que Washington devait procéder rapidement à la modernisation de ses forces stratégiques pour faire face à la Russie et la Chine qui progressent très rapidement dans cette voie.

Le responsable américain chargé du contrôle militaire de l’arsenal nucléaire (Stratcom), Charles Richard, a affirmé que la Chine et la Russie modernisaient leurs armes et capacités nucléaires plus rapidement que les États-Unis. Lors d’une audition au Congrès, le 20 avril, il a déclaré que si Washington ne commençait pas à investir davantage dans la défense nucléaire et les infrastructures appropriées, les États-Unis pourraient «perdre leur crédibilité» aux yeux de leurs adversaires.

Il s’est dit certain que la Russie menait une «campagne déterminée de modernisation militaire et nucléaire» qui était achevée à environ 80%.

La Russie –

Selon lui, Moscou souhaite «renforcer son statut de grande puissance» et cherche «à éroder le leadership américain dans les affaires internationales». Charles Richard a affirmé que «la force stratégique russe compren[ait] un large éventail d’armes, dont beaucoup sont à double usage ou multirôle». En outre, «jusqu’à 2.000 armes nucléaires ne sont pas concernées par des accords» existants sur les armes. Il s’est félicité que l’extension du New START «offre une transparence et une prévisibilité utiles» pour les armes déployées, mais a affirmé qu’un «niveau considérable d’incertitude demeur[ait] quant à la portée et à la disposition de l’arsenal nucléaire russe».

Charles Richard a cité au passage des nouveautés dans le domaine des armes russes comme le système hypersonique Avangard, le missile de croisière Bourevestnik ou encore le missile Tsirkon qui équipera des navires et des sous-marins.

«De toute évidence, les armes nucléaires restent un élément essentiel de la stratégie de sécurité de la Russie», a-t-il souligné.

Répondant aux questions de la sénatrice Deb Fischer, il a noté que la Russie et la Chine disposaient de capacités importantes dans leurs complexes d’armes nucléaires pour produire plus d’ogives, alors que les États-Unis étaient «à peine capables à l’heure actuelle de prolonger la vie de [leurs] armes».

Il a déclaré également que la Russie avait établi un «partenariat stratégique avec la Chine».

La Chine –

Toujours selon Charles Richard, la Chine modernise très rapidement ses capacités nucléaires «sous un voile de secret». Et bien que le stock nucléaire de Pékin soit actuellement moins important que celui des États-Unis ou de la Russie, il connaît actuellement «une expansion sans précédent».

La Chine possède actuellement quelque 320 ogives nucléaires stockées ou de réserve, avait fait savoir en juin dernier le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). Pour ce qui est des ogives déployées par les États-Unis et la Russie, l’institut citait respectivement les chiffres de 1.750 et 1.570.

Toujours selon la chaîne, Charles Richard a récemment appris que la Chine avait dernièrement augmenté le nombre de ses réacteurs nucléaires surgénérateurs rapides, ce qui lui permet de disposer «d’une très grande source de plutonium de qualité militaire». L’une des caractéristiques des surgénérateurs rapides est que, tout en libérant de l’énergie, «ils produisent aussi plus de matière fissile qu’ils n’en consomment», d’où leur nom de surgénérateurs, explique l’Agence internationale de l’énergie atomique sur son site.

New START –

Le traité de réduction des armements stratégiques New START, signé en 2010 par les Présidents Barack Obama et Dmitri Medvedev, limite les arsenaux de chacune des deux puissances nucléaires à 1.550 ogives maximum, ainsi que le nombre de lanceurs et de bombardiers lourds à 800.

Le document expirait le 5 février 2021, mais les négociations sur sa prorogation avec l’administration Trump n’avaient pas abouti. Arrivé au pouvoir, Joe Biden s’est prononcé en faveur de la prolongation du document qui a été prorogé in extremis par les deux pays et est entré en vigueur le 3 février.

L’administration Biden procède à un examen des ressources investies dans le programme de modernisation nucléaire, indique CNN, rappelant que la modernisation complète du programme d’armes nucléaires américain pourrait coûter 1,2 milliard de dollars, selon un rapport d’octobre 2017 du Congressional Budget Office.

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