Le Danemark, qui a l’une des politiques d’accueil les plus restrictives d’Europe, a annoncé durcir les conditions de naturalisation, excluant notamment tous les requérants ayant été condamnés à des peines de prison.
«Obtenir la citoyenneté danoise est une grande déclaration de confiance de la part de la société danoise […] il est donc nécessaire de relever la barre pour déterminer qui peut devenir citoyen danois», a fait savoir le 20 avril le ministère danois des Migrations dans un communiqué.
Pour les candidats à la naturalisation, il faudra donc montrer patte blanche : ne jamais avoir été condamné à une peine de prison même avec sursis, ou encore avoir assuré sa propre subsistance pendant au moins trois ans et demi sur les quatre dernières années.
L’accord présenté par le gouvernement social-démocrate, avec le soutien de trois partis de l’opposition de droite, fait la part belle aux valeurs danoises, incluant cinq questions sur ce thème à l’examen imposé aux candidats, en plus des épreuves de langue orale et écrite.
«Nous voulons être absolument sûrs que ceux qui reçoivent la citoyenneté danoise, avec tous les droits qui en découlent, sont bien intégrés dans la société danoise et l’ont également adoptée – y compris les valeurs danoises», a expliqué le ministre Mathias Tesfaye sur la chaîne de télévision publique DR.
Un mois plus tôt, le gouvernement danois exprimait sa volonté d’étendre une loi visant à réduire la proportion de population d’origine «non-occidentale» dans les quartiers défavorisés.
Le ministre du Logement avait notamment affirmé qu’une proportion trop importante d’étrangers originaires de pays non-occidentaux «augment[ait] le risque de voir grandir une société parallèle religieuse et culturelle».
D’après l’institut statistique national, 11% des 5,8 millions d’habitants du Danemark sont d’origine étrangère, dont 58% de citoyens d’un pays classé «non-occidental». En 2020, sur quelque 7 000 personnes devenues Danoises, plus de la moitié était Européenne.