Une affiche de Vox dénonçant un coût pour la collectivité de 4 700 euros mensuels par migrant mineur isolé a suscité une vive réaction d’ONG, du gouvernement et de partis de gauche espagnols. Une enquête pour incitation à la haine a été ouverte.
A la suite de la publication à Madrid d’une affiche dénonçant le coût des migrants mineurs isolés pour la collectivité, le parti anti-immigration Vox a créé la polémique en Espagne. Le parquet de Madrid a même ouvert une enquête le 21 avril pour incitation à la haine après le dépôt de plusieurs plaintes, dont une par le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez.
Cette affiche a été collée par Vox sur les murs d’une station de trains de banlieue de l’hypercentre de la capitale espagnole dans le cadre de la campagne pour les élections régionales du 4 mai. Elle montre d’un côté une femme âgée aux cheveux blancs et à l’expression triste et de l’autre un jeune homme provocateur, une capuche sur la tête, la bouche recouverte d’un foulard et les yeux pixelisés. Au milieu, on peut lire le message «Un MENA [mineur étranger non accompagné], 4 700 euros par mois, ta grand-mère, 426 euros de pension/mois».
– Un mineur étranger coûte 4700 € par mois.
– Ta grand-mère 426 € de pension par mois.#VOX#StopInvasion pic.twitter.com/qVNQeYIEUe— 🇪🇸Padel🇪🇸 ⛔️MD⛔️ (@PadelAntonio) April 20, 2021
Troisième force politique du pays depuis les législatives de 2019, Vox fait depuis le 21 avril l’objet d’une enquête ouverte par le parquet de Madrid pour incitation à la haine à la suite du dépôt de plusieurs plaintes, dont une par le gouvernement de gauche du Premier ministre Pedro Sánchez.
«La criminalisation des enfants qui migrent seuls est une attaque directe contre la démocratie que nous ne tolérerons pas […] le fascisme menace à nouveau nos sociétés», a estimé la ministre des Droits sociaux, Ione Belarra.
Los derechos humanos suponen un consenso que costó mucho construir y que representan lo mejor de nuestra historia.
Criminalizar a niños que migran solos es un ataque directo a la democracia que no vamos a tolerar. pic.twitter.com/Bl2fTenA2d
— Ione Belarra (@ionebelarra) April 21, 2021