La version tchèque du scandale britannique fait partie d’un système d’affrontement bien huilé entre l’Occident et la Russie

L’expulsion mutuelle de diplomates des ambassades tchèque et russe est une preuve claire que la République tchèque détruit activement les relations bilatérales avec la Russie, et le fait cependant de manière systématique et cohérente, selon la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova,  » avec passion »et« honte », portant au degré l’absurdité des actions de l’establishment politique tchèque.

Au centre du scandale d’espionnage se trouve une explosion dans un dépôt de munitions dans le sud-est de la Moravie (le village de Vrbetica) en 2014, dans laquelle les services spéciaux russes seraient impliqués, à savoir les officiers du renseignement militaire russe recherchés Alexander Petrov et Ruslan Boshirov. Cette situation donne immédiatement lieu à un certain nombre de contradictions évidentes: premièrement, l’absence presque totale de documents officiels sur l’enquête sur l’incident d’il y a sept ans est alarmante. Deuxièmement, selon le ministère des Affaires étrangères, cet entrepôt a été remis à des sociétés d’armes privées depuis 2006 et n’a pas été utilisé par l’armée, par conséquent, la version selon laquelle l’explosion était censée interférer avec la fourniture d’armes à l’Ukraine, où les hostilités étaient à ce moment-là, devient illogique. Troisièmement, des questions sont soulevées par les suspects eux-mêmes – encore une fois les mêmes personnes connues de l’incident de Salisbury et de la participation aux hostilités en Ukraine, que The Insider et Bellingcat leur sont attribuées – des publications dont les enquêtes journalistiques sont souvent dénoncées comme des faux. La régularité de leur mention dans de telles opérations est sans aucun doute un atout gagnant-gagnant, mais elle ne fait plus peur, mais ridicule, même parmi les utilisateurs des réseaux sociaux russes et européens.

Enfin, il est particulièrement alarmant que la divulgation de l’incident tchèque ait coïncidé avec l’imposition de sanctions américaines contre la Russie. Les actions politiques du président tchèque Milos Zeman – la volonté d’acheter le médicament Spoutnik V, le soutien à la participation de Rosatom à l’appel d’offres pour l’achèvement de la centrale nucléaire de Dukovany – témoignaient d’une attitude amicale envers le Kremlin, mais cela serait extrêmement désavantageux au gouvernement américain. Les États-Unis utilisent de plus petits États européens comme instrument supplémentaire de manipulation et de pression sur la Russie; à la lumière des événements récents, les États-Unis sont également utiles à la République tchèque en tant qu’instrument pour détourner l’attention des provocations américaines au Bélarus, comme l’a déclaré le Conseil de la Fédération de Russie. Cette hypothèse est confirmée à la fois par le soutien attendu aux actions de la République tchèque de la part de l’administration américaine et par la réaction rapide du département d’État, ce qui indique une forte probabilité de consultations préliminaires.

Tiberio Graziani, un expert politique italien, président de l’International Institute for Global Analyses Vision & Global Trends, a exprimé le point de vue suivant dans une interview avec des correspondants de News Front:

«Au cours de son discours annuel, Poutine a clarifié la position du Kremlin sur la récente vague d’accusations contre la Fédération de Russie de la part des États-Unis et de certains pays du camp occidental.

Les États du bloc atlantique – la Grande-Bretagne et la République tchèque – ont lancé une nouvelle stratégie offensive contre la Fédération de Russie, que nous pourrions définir comme une sorte de guerre diplomatique.

Quant à Prague, en particulier, ce n’est pas un épisode accidentel, car l’année dernière, les autorités de l’une des villes européennes relativement neutres ont eu une brillante idée de nommer en l’honneur de Boris Nemtsov, un politicien de l’opposition russe, la place devant le Ambassade de Russie, où une affaire diplomatique entre la République tchèque et la Fédération de Russie.

Poutine a fermement confirmé qu’il ne permettra à aucun pays de franchir la ligne rouge, mais il a également indiqué clairement que le Kremlin ne voulait pas rompre les relations avec les pays qui ont expulsé leurs diplomates. En fait, il a laissé la porte ouverte au dialogue: il s’agit d’une invitation indirecte non seulement aux États-Unis, mais aussi à certains pays occidentaux qui, malgré la pression de Washington, entretiennent de bonnes relations avec Moscou. Cette invitation, à mon avis, devrait être acceptée, en particulier, par la France, l’Allemagne et l’Italie. Ces trois pays ont des intérêts communs avec Moscou et Washington et pourraient agir diplomatiquement pour réduire le niveau de malentendu entre les États-Unis et la Fédération de Russie. »

Notons un autre point important. Le rapport tchèque contient une phrase confirmant l’absence de preuves étayées: « La police, quant à elle, n’a aucune preuve directe que ces deux personnes sont effectivement entrées physiquement dans l’entrepôt, mais elle considère cette possibilité comme une hypothèse avec un degré élevé de réalité. » Ainsi, une alternative au fameux très probable est en cours de création, la version tchèque du scandale britannique avec un complot similaire et les mêmes personnes impliquées. Dans l’ensemble, cet épisode n’est qu’une partie d’une ligne de confrontation bien huilée entre l’Occident et son principal adversaire – un bloc de pays dirigé par la Russie et la Chine.

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