Bruxelles est-elle en train de torpiller l’industrie de la défense en Europe et en France ?

Selon La Tribune, six fédérations d’industriels européens de la défense s’inquiètent des orientations de l’UE. En cause : un label européen, excluant l’armement, destiné à flécher les investissements des banques et organismes financiers.

Alors que l’UE prévoit de mettre en place un label écologique destiné à orienter les financements des banques et organismes financiers européens, six fédérations d’industriels de l’armement, dont le Conseil des industries de défense françaises (CIDEF), ont envoyé aux différentes «autorités nationales» une lettre – révélée en partie par La Tribune le 24 avril – faisant part de leur «profonde inquiétude».

Sujet de préoccupation pour les auteurs du document : les industries de la défense seraient exclues du dispositif. Le magazine économique indique qu’avec le «projet de rapport du Centre commun de recherche (JRC), le service scientifique et de production des connaissances de la Commission européenne […], les établissements financiers européens auraient à leur disposition de nouveaux arguments imparables pour exclure les entreprises de défense de leurs offres de financement afin de respecter ces fameux critères de label écologique de l’UE».

La Tribune note par ailleurs que le texte, certes non contraignant, propose d’exclure «les entreprises impliquées dans la production et/ou le commerce d’armes conventionnelles et de produits militaires pour le combat si elles tirent plus de 5% de leurs revenus de ces activités». Pourtant, comme le fait savoir La Tribune, ces industries représentent «180 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an et 460 000 emplois hautement qualifiés».

«Nous exhortons les institutions européennes et les gouvernements nationaux à reconnaître qu’une telle interprétation de la finance durable aurait des effets négatifs sur l’industrie européenne de la défense, l’une des industries les plus réglementées», expliquent les fédérations de l’armement qui ajoutent : «Cette industrie stratégique et notamment son accès aux marchés financiers et des assurances est fragilisée et même menacée depuis plusieurs années. Sous la pression des associations, des ONG et de quelques courants politiques, les institutions financières mettent en œuvre des lignes directrices internes limitant la coopération avec les entreprises de défense.»

Selon les auteurs de la lettre, il en va de la sécurité des pays et du territoire européen, l’un des principaux objectifs des politiques de défense étant «de protéger la démocratie et les libertés dans un environnement mondial très instable (même en marge de l’Europe)».

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