Pour empêcher «le déni» du génocide arménien, Macron se recueille devant un mémorial à Paris

Emmanuel Macron s’est rendu samedi midi devant un mémorial du génocide arménien au centre de Paris, en ce 24 avril, devenu en 2019 Journée nationale de commémoration du génocide de 1915, soulignant dans une lettre le « devoir » d’empêcher « le déni, le mensonge », a constaté l’AFP.

Son geste survient alors que dans la journée Joe Biden devrait devenir le premier président américain à reconnaître le génocide arménien par les troupes de l’Empire Ottoman pendant la Première Guerre mondiale, reconnu par une trentaine de pays mais vigoureusement contesté par la Turquie.

« Se souvenir du passé, en acceptant la vérité, rendre hommage aux morts et respecter la mémoire des vivants et notre devoir pour empêcher l’oubli, le déni, le mensonge », a écrit le chef de l’Etat français dans sa lettre adressée à son homologue Arménien Armen Sarkissian et dont l’AFP a eu copie.

« Nous nous souvenons ensemble des effroyables souffrances d’un peuple martyr » et « la France et l’Arménie sont unis dans l’amitié et la fraternité », ajoute-t-il.

« Engagé à vos côtés dans l’Histoire, nous le sommes aussi pour l’avenir, à l’heure où votre pays vient de traverser un conflit si meurtrier dans une région où le sang a trop coulé », écrit Emmanuel Macron en allusion au récent conflit du Nagorny-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Il appelle à « construire une nouvelle page, celle de la paix de la prospérité et de la réconciliation ».

Arrivé place du Canada, où a été érigé en 2003 un monument en mémoire du génocide, il s’est recueilli aux côtés de la maire de Paris Anne Hidalgo, de l’ambassadrice d’Arménie Hasmik tolmajyan, ainsi que des co-présidents du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, Ara Toranian et Mourad Papazian, hors caméras de presse.

Il s’inscrit aussi sur fond de tensions entre la France et la Turquie, régulièrement accusée d’ingérence auprès des musulmans français. La loi contre le séparatisme islamiste voulue par Emmanuel Macron, qui veut notamment lutter contre les influences étrangères sur les musulmans français, a également suscité une violente réaction du président turc contre Paris.

En février 2019, le chef de l’Etat avait annoncé que le 24 avril deviendrait Journée nationale de commémoration du génocide arménien, que la France a reconnu le 29 janvier 2001. C’est la première fois depuis qu’il participe à une commémoration officielle de cette journée.

La date du 24 avril, la même que celle retenue en Arménie et dans de nombreux pays, correspond au jour d’une rafle d’intellectuels arméniens assassinés à Constantinople par le pouvoir ottoman.

Selon les estimations, entre 1,2 million et 1,5 million d’Arméniens ont été tués pendant la Première Guerre mondiale par les troupes de l’Empire ottoman, alors allié à Allemagne et à l’Autriche-Hongrie.

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