Marlène Schiappa a déclaré que Marine Le Pen ne méritait pas d’assumer la fonction présidentielle après son soutien apporté à la tribune des militaires.
La main tendue de Marine Le Pen aux militaires ayant signé une tribune dans Valeurs actuelles continue de susciter la polémique. Déjà attaquée pour ce soutien par une partie de la gauche et par la ministre des Armées, la chef de file du RN a également essuyé les critiques de Marlène Schiappa.
Sur RTL, la ministre déléguée en charge de la Citoyenneté a en effet fustigé la tribune de ces anciens gradés, qui veulent selon elle «dévoyer le sens et l’honneur de l’engagement militaire». Elle a déclaré trouver «très préoccupant» l’appel du pied de Marine Le Pen à leur endroit. Qualifiant le RN de «parti de putschistes», Marlène Schiappa a ajouté que sa présidente s’était mise hors course pour l’élection de 2022 par ce soutien.
«Qu’une personne qui entend devenir Présidente de la République, et donc cheffe des armées, méconnaisse à ce point le sens profond de l’engagement des militaires, ça la disqualifie d’office pour exercer cette fonction», a-t-elle ainsi avancé sur RTL.
La ministre déléguée a encore déclaré avoir «peur des positions» de Marine Le Pen, se disant néanmoins défavorable à une interdiction du RN.
Vrai-fausse dédiabolisation?
Marlène Schiappa, candidate LREM aux régionales en Île-de-France, a encore souligné que cet épisode révélait «le vrai visage» du RN, parti engagé depuis plusieurs années dans une campagne de «dédiabolisation».
«Marine Le Pen se donne des apparences républicaines, bien sous tous rapports, dédiabolisées, respectables, etc. En réalité, elle ne peut pas s’empêcher de se jeter sur le premier embryon de putsch venu pour lui apporter son soutien», a déclaré la ministre déléguée à la radio.
Ce 23 avril, Marine Le Pen avait invité les ex-généraux signataires d’une tribune de Valeurs actuelles à la rejoindre, en vue des prochaines présidentielles. Ces haut gradés retraités avaient auparavant écrit leur indignation devant le «délitement de la patrie», dans un texte qui avait fait grand bruit. Les militaires dénonçaient notamment les dérives d’un «certain antiracisme» ainsi que «l’islamisme et les hordes de banlieue».
À gauche, Jean-Luc Mélenchon et Éric Coquerel avaient fustigé l’œuvre de «factieux», alors que la ministre des Armées avait demandé des sanctions contre les signataires.
Marine Le Pen a pour sa part balayé les assertions de putsch sur France info, ce 27 avril. La présidente du RN a affirmé que les problèmes évoqués par les militaires ne pouvaient se régler que «par un projet politique validé par les Français, dans un cadre démocratique».
Dans les colonnes du Point, la députée du Pas-de-Calais a également regretté que des politiques «crachent» ainsi sur des militaires.