S’exprimant lors d’une conférence de réflexion, la secrétaire adjointe à la Défense des États-Unis estime que le conflit militaire avec la Chine qui, certes, représente un vrai défi pour la défense américaine, «n’est pas inévitable».
Alors que la rivalité américano-chinoise fait de plus en plus parler d’elle, Kathleen Hicks, secrétaire adjoint à la Défense des États-Unis, affirme qu’un conflit militaire entre les deux puissances «n’est pas inévitable».
«Je ne crois pas qu’il [un conflit militaire entre la Chine et les États-Unis, ndlr] soit inévitable, et je pense que l’aspect clé pour que les États-Unis veillent à ce qu’il ne devienne pas inévitable est de faire preuve de crédibilité et de volonté dans le domaine militaire», a-t-elle déclaré lors d’une conférence organisée ce 30 avril par le groupe de réflexion The Aspen Institute, dont la vidéo est disponible sur YouTube.
«Le Président Biden a déclaré qu’alors qu’il y avait une concurrence extrême entre les États-Unis et la Chine, nous n’avions pas besoin de conflit», a-t-elle rappelé. Selon la responsable, la Défense américaine se servira souvent d’un outil en complément aux dispositifs diplomatiques, économiques et autres.
Un défi durable –
Pourtant, selon elle, il ne fait «aucun doute que la Chine représente un défi réel et durable pour le département américain de la Défense. La responsable estime que la Chine présente par ailleurs une «menace de cyberespionnage prolifique et efficace».
«Pékin dispose de capacités militaires et technologiques économiques pour défier le système international et l’intérêt américain en son sein», a jugé Mme Hicks en soulignant que les États-Unis devaient développer les capacités nécessaires pour faire face à cet enjeu.
D’après elle, le plus grand atout stratégique des États-Unis est son réseau de partenaires et d’alliés. Pour rappel, tandis que la présidence de Donald Trump a été caractérisée par un certain éloignement de Washington vis-à-vis de ses alliés traditionnels, en premier lieu, les Européens, Joe Biden se montre déterminé quant au «retour» des États-Unis en Europe.
Le plus grand «déclencheur»
La responsable n’a pas pu répondre concrètement à la question de la présentatrice qui cherchait à savoir quelle pourrait être le déclencheur d’un durcissement du ton de la part de Washington: la question taïwanaise ou bien le problème lié à la mer de Chine méridionale.
«Cela dépend du moment […] Nous surveillons quotidiennement tous ces espaces avec assiduité […] Nous nous inquiétons à propos de la Chine aujourd’hui […] nous nous inquiétons à propos de la Chine d’ici 5 ans […] et nous nous inquiétons à propos de la Chine sur une trajectoire de dix à vingt ans».