La préfecture de police a saisi le procureur de la République pour l’alerter sur un tag appelant à commettre des «crimes» contre les policiers. Il fait référence au drame de Magnanville, au cours duquel deux policiers avaient été assassinés en 2016.
Le 3 mai, la préfecture de police de Paris a annoncé sur son compte Twitter avoir saisi le procureur de la République pour l’alerter d’un tag inscrit sur la devanture d’un magasin situé dans le XIe arrondissement de la capitale lors de la manifestation du 1er mai. Ce texte «ACAB Magnanville partout» fait ouvertement référence à l’assassinat de deux policiers qui a eu lieu en 2016.
«Le préfet de Police a saisi le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de Procédure pénale suite à la découverte d’un tag injurieux et appelant à la commission de crimes contre les policiers», a annoncé la préfecture de police. Il s’agit ici d’un signalement des faits, le procureur de la République étant libre de donner suite (ou non) à cette affaire.
Le préfet de Police a saisi le procureur de la République au titre de l'art. 40 du code de Procédure Pénale suite à la découverte d'un tag injurieux et appelant à la commission de crimes contre les policiers à #Paris11 lors de la manifestation du 1er mai. pic.twitter.com/fKoojXfNeb
— Préfecture de Police (@prefpolice) May 3, 2021
«ACAB» est l’acronyme de l’expression «All Cops Are Bastards», ce qui signifie en français : «Tous les flics sont des bâtards». Ce slogan, devenu un mot d’ordre des mouvements revendiqués comme d’extrême gauche, est souvent utilisé lors de mouvements sociaux. L’expression «Magnanville partout» fait quant à elle référence à l’assassinat de deux policiers le 13 juin 2016 à Magnanville dans les Yvelines.
Stéphanie Monfermé tuée dans une attaque terroriste au couteau le 23 avril
Le commandant adjoint du commissariat des Mureaux Jean-Baptiste Salvaing, 42 ans, et sa compagne Jessica Schneider, 36 ans, agent administratif du commissariat voisin de Mantes-la-Jolie, avaient été assassinés à coups de couteau sous les yeux de leur fils de trois ans et demi. L’assaillant, Larossi Abballa, s’était revendiqué du groupe djihadiste Daesh et avait été abattu par les policiers du Raid lors de l’intervention.
Sur les réseaux sociaux, le tag a suscité l’indignation de nombreux policiers. «A vomir», s’est ému l’un d’eux en postant la photo en question. «Donc les antifas se rangent du côté du terrorisme islamiste faisant l’apologie d’un assassinat terroriste de deux fonctionnaires de police à leur domicile… D’accord», s’est également indigné Perrine Sallé, porte-parole de l’association Femmes de forces de l’ordre en colère (FFOC).