Le chef de la diplomatie française est au Liban avec un «message de grande fermeté»

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian est en déplacement au Liban ce jeudi 6 mai. Il a commencé ses consultations ce jeudi matin. La France poursuit ses efforts en soutien au pays du cèdre qui s’enfonce dans une crise économique, sociale et politique d’une gravité inédite. Mais le ministre français des Affaires étrangères est à Beyrouth dans un contexte nouveau puisque désormais, la France sanctionne plusieurs responsables politiques libanais.

On ne connaît ni l’identité, ni le nombre des personnalités libanaises visées par les sanctions annoncées fin avril, mais ces mesures indiquent un changement de méthode face à la crise libanaise.

Des mois durant, la France a appelé les responsables politiques libanais à former un gouvernement et à entreprendre des réformes. La France accentue donc la pression sur une classe politique jugée responsable de toutes les faillites du Liban, une classe politique incapable d’accoucher d’un gouvernement alors que l’équipe sortante a démissionné après l’explosion du port de Beyrouth il y a neuf mois.

Paris entend désormais faire pression avec des restrictions d’accès au territoire français pour sanctionner les dirigeants politiques libanais qui font « délibérément obstruction » à la formation d’un gouvernement, selon le ministère français des Affaires étrangères. Paris travaille aussi à des sanctions au niveau européen, mais le refus de la Hongrie freine cette démarche.

Rendez-vous avec le Bloc national, une première

C’est donc un discours de fermeté que Jean-Yves Le Drian devrait tenir ce jeudi lors de ses rencontres avec le président libanais Michel Aoun et avec le président du Parlement Nabih Berri.

Un changement d’approche qui s’exprime notamment dans le programme des entretiens de Jean-Yves Le Drian ce jeudi à Beyrouth. Pour la première fois, le ministre français des Affaires étrangères va rencontrer des forces qui se positionnent à l’extérieur du système politico-confessionnel du Liban. Le chef de la diplomatie française a notamment rendez-vous avec des représentants du Bloc national, une formation qui travaille à fédérer des groupes issus de la contestation politique qui a éclaté au Liban en 2019. En s’adressant à des Libanais qui se posent en alternatives au système, la France adresse un message à la classe politique traditionnelle jugée inefficace et corrompue.

La visite du ministre français des Affaires étrangères comporte aussi un volet humanitaire, alors que la population libanaise s’enfonce dans la pauvreté.

Je pense qu’il vient perdre son temps ici, et qu’il devrait aller le perdre ailleurs. Essayer d’aider ce pays, ça ne sert à rien. Aux infos, on entend tous les jours que des responsables étrangers viennent nous rendre visite, nous soutenir financièrement … Mais l’argent disparaît. Le monde entier essaye d’imposer des sanctions contre les dirigeants libanais et ça ne change rien. Les personnes aux pouvoirs s’en sortent toujours….

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