La macronie semble avoir trouvé sa ligne de défense contre une nouvelle tribune de militaires, pointant du doigt leur anonymat pouvant être synonyme de manipulation politique. D’autre représentants politiques ont eux soutenu la démarche.
Le ministre de l’Intérieur a commenté le 10 mai la nouvelle tribune de militaires parue dans Valeurs actuelles la veille, reprochant aux signataires de ne pas avoir rendu public leur noms.
«Il s’agit de gens anonymes. C’est ça le courage ? D’être anonymes ?», a-t-il rétorqué alors qu’il était interrogé sur BFMTV-RMC. «Quand on veut faire de la politique on se présente aux élections», a-t-il enchaîné avant d’envisager une manipulation politique derrière ces militaires anonymes.
Gérald Darmanin (@GDarmanin) dénonce "l'anonymat" et le manque de "courage" des militaires signataires de la tribune pic.twitter.com/IJq2ea3feL
— BFMTV (@BFMTV) May 10, 2021
«Manifestement, c’est à quelques semaines du premier tour des élections régionales et à quelques mois du premier tour de la présidentielle une grossière manœuvre d’impression qu’il y aurait ici [ou là] des radicaux qui pourraient aider le Front national [Rassemblement national] à gagner les élections», a-t-il supputé, disant qu’il n’avait «pas lu» la tribune.
Même son de cloche sur une autre antenne de la part de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher qui s’était déjà illustrée dans la critique de la première tribune : «D’abord c’est une tribune anonyme […] deuxième chose c’est une tribune politique. C’est un peu curieux parce que c’est assez contraire au principe de l’armée, en particulier de l’armée en service», a-t-elle déclaré sur Sud radio. La ministre a estimé que le texte s’apparentait à une «instrumentalisation politique», et reprenait les «termes de l’extrême droite et d’ailleurs les mêmes termes que le Rassemblement national».
«Oui, si une guerre civile éclate, l’armée maintiendra l’ordre sur son propre sol, parce qu’on le lui demandera […] Personne ne peut vouloir une situation aussi terrible, nos aînés pas plus que nous, mais oui, de nouveau, la guerre civile couve en France et vous le savez parfaitement», avertissaient notamment les signataires dans un texte chargé de reproches contre les dirigeants actuels du pays.
Les réactions politiques à la publication du nouveau texte ont été nombreuses, particulièrement à droite, où le soutien aux signataires a été fort.
«Je suis révolté de voir que certains s’en prennent aux messagers, pour ne pas écouter le message», a notamment déclaré l’ancienne tête de liste du parti LR aux élections européennes de 2019 François-Xavier Bellamy sur CNews.