Les marches hebdomadaires du Hirak, mouvement de contestation en Algérie, doivent faire l’objet d’une «déclaration» préalable auprès des autorités, rappelle le ministère de l’Intérieur. Le non-respect de cette procédure dénue la marche de tout caractère légal.
Toute manifestation en Algérie sera désormais interdite si elle ne bénéficie pas d’une autorisation qui sera délivrée à la condition que les organisateurs communiquent leur identité ainsi que les horaires de début et de fin du rassemblement, a annoncé le gouvernement dimanche.
Ces restrictions, conformes à la nouvelle Constitution adoptée par référendum en novembre avec seulement 25% de participation, semblent viser les manifestations organisées chaque vendredi depuis février dans le prolongement du mouvement du Hirak né en 2019 contre l’élite au pouvoir, qui a abouti à la mise à l’écart du Président Abdelaziz Bouteflika.
Cette contestation se veut précisément sans leader identifié, contrairement aux nouvelles exigences sur l’organisation des manifestations.
«Ils cherchent des raisons pour justifier toute décision d’interdire les manifestations», a dit Ahmed Badili, qui participe au Hirak.
Ces mesures sont prises juste avant les élections législatives anticipées prévues le 12 juin, que le Président Abdelmadjid Tebboune, élu en décembre 2019 lors d’un scrutin boycotté par les contestataires, a promis justes et transparentes.