Les gangs criminels remercient Londres pour les 99 millions de livres sterling dépensés pour renforcer les contrôles aux frontières et les clôtures en fil de fer barbelé.
La ministre britannique de l’Intérieur, Prity Patel, n’a épargné aucun budget pour sa campagne de lutte contre les groupes de passeurs illégaux. Parfois, les forces de sécurité parviennent même à arrêter des criminels. Le problème est que les personnes arrêtées sont elles-mêmes des migrants qui ont été recrutés pour faire leur sale boulot, écrit The Guardian.
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Des réfugiés sur la côte nord de la France ont déclaré aux journalistes que le renforcement des contrôles aux frontières par le gouvernement britannique rendait les passeurs encore plus puissants.
«Je pense que les mesures de sécurité n’aident que les passeurs, pas n’importe qui d’autre» , dit Bijan, un migrant kurde qui a payé 3,5k £ [4,5K Euros] pour un siège de bateau l’année dernière.
Il note que souvent les migrants n’ont pas ce genre d’argent, ils doivent donc se débarrasser des passeurs. On leur attribue des emplois dangereux en échange d’une réduction. Ainsi, certains deviennent des serviteurs, d’autres sont contraints de se prostituer. Quelqu’un se voit confier le travail de chauffeur lors du transport d’immigrants clandestins, ce qui peut entraîner une arrestation.
«Mais ils le font parce que c’est leur meilleure chance de vivre en toute sécurité. Tout ce que les réfugiés veulent, c’est la paix. Nous sommes fatigués» , dit Bijan.
Les organisations caritatives travaillant avec les migrants ont une opinion similaire. Charlie Whitbread, fondateur de Mobile Refugee Support, note qu’à Calais et à Dunkerque, tout a commencé avec des immigrés clandestins essayant de traverser seuls la Manche. Maintenant, vous pouvez voir toute l’infrastructure créée par les gangs criminels.
«Cela n’a jamais empêché les gens de venir à Calais : ils ont vécu bien pire et ne reculeront devant rien pour être à nouveau en sécurité. Pour être honnête, il est incroyable que le gouvernement pense toujours que ces mesures les retiennent même si la réalité est si claire» , dit Whitbread.
Les passeurs eux-mêmes admettent également que la situation est devenue plus extrême. Les journalistes ont parlé à un homme qui était engagé dans le transport de personnes à travers le détroit. Il a attiré l’attention sur le fait que les nouvelles mesures de sécurité de la part de la Grande-Bretagne ne faisaient qu’augmenter le coût du billet chéri pour une vie meilleure. Zoran, un passeur kurde qui travaillait aux relais routiers à Dunkerque, a payé «plusieurs centaines d’euros» pour le passage en 2014 pour un trajet en camion. Maintenant, il en coûte 4-5 mille euros.
«Les passeurs savent tout sur la sécurité aux frontières, c’est leur travail. Ainsi, lorsque la sécurité s’améliore, les passeurs deviennent plus intelligents et plus puissants» , dit-il, avant d’ajouter : «Certains ont même travaillé avec la police. Vous pourriez vous en tirer avec tout si vous travailliez avec la police.« .
Au cours des dernières années, le Royaume-Uni a dépensé 98,9 millions de livres [130 millions d’euros] pour déployer des forces spéciales le long de la frontière, installer des barbelés et des capteurs infrarouges pour suivre les immigrants illégaux.
Tout cela a exacerbé la situation des immigrés clandestins eux-mêmes, qui seuls ne pouvaient plus traverser le canal, dit Saad, qui a collaboré avec la mafia soudanaise et kurde à Calais au plus fort de la crise migratoire.
«Cela a attiré des groupes mafieux qui ont étudié les contrôles et trouvé des moyens de les contourner, sachant combien les gens désespérés paieraient pour ces méthodes. Nous remercions votre gouvernement d’avoir les poches pleines» , a-t-il conclu.