La France consacre un million d’euros au dossier chimique syrien

Alors que la Syrie a été privée de certains de ses droits à l’OIAC, car accusée d’utilisation présumée d’armes chimiques, et que Moscou informe régulièrement du risque de provocations de la part de terroristes dans le pays, la France a alloué un million d’euros à la poursuite d’investigations dans ce domaine.

Le gouvernement français a consacré un million d’euros aux activités du fonds d’affectation spécial de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pour les missions en Syrie.

«Je me réjouis de cette nouvelle contribution volontaire au fonds pour les missions de l’OIAC en Syrie, qui permettra aux mécanismes dédiés de poursuivre leurs investigations de manière indépendante. Cette contribution s’inscrit dans la continuité de l’engagement de la France dans la lutte contre la détention et l’emploi d’armes chimiques par la Syrie, qui sont fondamentalement inacceptables, comme l’ont réaffirmé les États parties à la Convention en adoptant la décision présentée par ma délégation au nom de 46 coparrains lors de la dernière Conférence des États parties il y a quelques semaines», a déclaré lors de la cérémonie de signature l’ambassadeur de France aux Pays-Bas Luis Vassy.

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Par cette nouvelle contribution, Paris réitère son attachement à la poursuite des activités de l’OIAC en Syrie. Au total, la participation française au financement de ce fonds s’élève à 2,5 millions d’euros depuis 2016.

Paris se félicite –

La France s’est réjouie de la décision, prise le 21 avril par la 25e Conférence des États parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC), de priver la Syrie de certains de ses droits et privilèges à l’OIAC pour son utilisation présumée d’armes chimiques. Le texte avait été présenté au nom de 46 délégations.

La Conférence a ainsi décidé de suspendre le droit de vote de la Syrie et l’empêche de se porter candidate pour siéger au Conseil exécutif et dans les organes subsidiaires de l’OIAC.

Damas nie –

La Syrie rejette toute accusation d’utilisation d’armes chimiques et affirme que tous ses arsenaux, un total de 1.300 tonnes d’agents chimiques, ont été évacués du pays sous contrôle de l’OIAC. D’ailleurs, cette dernière a confirmé à plusieurs reprises que la Syrie avait bien clos son programme militaire chimique et fermé ses installations de production d’armes chimiques en 2014.

Par contre, les ministères russes des Affaires étrangères et de la Défense préviennent régulièrement sur le risque que les terroristes préparent des provocations pour rejeter par la suite la responsabilité sur les troupes gouvernementales syriennes et accuser ces dernières d’employer des armes chimiques. Ainsi, un tel risque a été évoqué le 23 avril dernier par la Défense russe, qui a précisé que des provocations étaient préparées dans la zone de désescalade d’Idlib.

Moscou explique –

L’ambassadeur de la Russie auprès de l’OIAC, Alexandre Chouliguine, a déclaré à Sputnik qu’il avait été possible de priver la Syrie de ses droits et privilèges au sein de l’organisation grâce à des manipulations de faits, au chantage et à l’intimidation de certains pays. Selon lui, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni et d’autres pays «ne cessent de mijoter des plans pour éliminer de l’arène politique le gouvernement de Bachar el-Assad qu’ils détestent».

La Russie et le gouvernement syrien ont à plusieurs reprises accusé l’OIAC de partialité dans les enquêtes sur les incidents en Syrie et ont remis en question les conclusions du Secrétariat technique. Les autorités syriennes clament qu’elles n’ont jamais utilisé d’armes chimiques contre des civils ni contre des terroristes et que l’arsenal chimique du pays a été retiré de Syrie sous le contrôle de l’OIAC. L’ambassadeur adjoint de la Russie auprès des Nations unies, Dmitri Poliansky, a admis dès avril dernier que l’OIAC préparerait une «nouvelle pseudo-enquête» pour accuser les autorités syriennes d’employer des armes chimiques. Il a qualifié de «mise en scène» l’initiative lancée par l’Occident pour priver la Syrie de ses droits au sein de l’OIAC.

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