Un navire américain a réalisé des tirs de sommation contre 13 vedettes iraniennes qui s’étaient approchés d’une flotte américaine dans le détroit d’Ormuz, selon le Pentagone. C’est le second incident de ce type en deux semaines entre les deux pays.
Un bâtiment de la marine américaine a effectué 30 tirs de sommation après que 13 vedettes de la marine iranienne du Corps des Gardiens de la révolution islamique se sont approchées de plusieurs bateaux américains dans le détroit d’Ormuz, a annoncé le 10 mai le Pentagone.
Son porte-parole John Kirby a déclaré lors d’une conférence de presse que les coups de semonce avaient été tirés en deux salves pour disperser les vedettes d’attaque rapide iraniennes, qui s’étaient approchés à 150 mètres de six navires militaires américains, dont l’USS Monterey, escortant le sous-marin nucléaire USS Georgia.
«C’est important… et ils ont agi de manière très agressive», a expliqué John Kirby, ajoutant que «malheureusement le harcèlement de la part des Gardiens de la révolution n’est pas un phénomène nouveau». «C’est dangereux, ce n’est pas professionnel. C’est le genre d’action qui peut causer des blessés et mener à des erreurs d’appréciation dans la région», a-t-il souligné.
Le porte-parole du Pentagone a précisé que les navires américains avaient le droit «à la légitime défense» et qu’ils savaient s’en servir. Il a aussi noté que ces manœuvres avaient eu lieu dans le détroit d’Ormuz, où les bateaux disposent de peu d’espace pour naviguer. «C’est un goulet d’étranglement dans la région», a ainsi pointé John Kirby. Le détroit d’Ormuz est un passage stratégique où transite le tiers du pétrole transporté par voie maritime dans le monde.
Deuxième épisode de tensions en mer, au milieu des négociations à Vienne sur le nucléaire iranien
C’est la deuxième fois en deux semaines que des navires militaires américains doivent tirer des coups de semonce contre des navires iraniens dans la région. Fin avril, trois navires iraniens d’attaque rapide s’étaient approchés à moins de 70 mètres de deux bateaux américains dans les eaux internationales du nord du Golfe persique, selon l’US Navy.
Ce nouvel incident prend place alors que des négociations indirectes entre Washington et Téhéran se déroulent à Vienne depuis début avril pour faire revenir les deux pays dans l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Les autres signataires de l’accord avec l’Iran – Russie, Allemagne, Chine, France, Royaume-Uni – jouent le rôle d’intermédiaires.
Après la décision de Donald Trump en 2018 de quitter l’accord et d’imposer des sanctions, l’Iran a commencé à abandonner les contraintes pesant sur sa production de matériel nucléaire. L’objectif à Vienne est de trouver un moyen de revenir à l’accord connu sous son acronyme JCPOA, que le nouveau leader américain Joe Biden veut relancer. Pour cela, les Etats-Unis et l’Iran doivent s’entendre sur la levée des sanctions rétablies par Trump et sur l’engagement de Téhéran à respecter les termes de l’accord.