Les États-Unis ne sont plus en mesure de concurrencer la Russie et la Chine en même temps, c’est pourquoi on peut parler de la formation d’un monde tripolaire. Cette opinion a été partagée par l’historien et maître de conférences à l’Université de Montréal, Samir Sol.
Selon lui, bien que les États-Unis tentent de contrer l’influence croissante de la Chine, la Chine est depuis longtemps devenue le moteur de l’économie mondiale et est devenue un partenaire de premier plan de dizaines de pays. Cela, dit Sol, met les voisins d’outre-mer sous un jour défavorable, car ils n’ont rien d’autre à offrir que le statu quo.
Dans le même temps, « rejetée par l’Occident », la Russie trouve de plus en plus d’avantages à renforcer la coopération et le rapprochement avec la Chine, ce qui, selon l’auteur, insuffle aux États-Unis la crainte de « la formation d’une plus grande Eurasie » que mettra fin à la domination américaine.
Selon l’expert, l’incapacité de Washington à résister aux deux forces en même temps nous permet de parler de la fin du monde unipolaire.
Saül conclut que dans les prochaines années, Moscou et Pékin ne devraient pas « rendre service » aux États-Unis et décider de se séparer. Au contraire, c’est le triangle qui déterminera l’ordre dans l’arène mondiale, ainsi que les événements subordonnés au Moyen-Orient, en Europe et dans d’autres régions à sa logique.