A la suite du sommet social de Porto, le député de gauche Marc Botenga a expliqué qu’à travers le système du semestre européen, la Commission à Bruxelles souhaite inciter les pays membres de l’UE à repousser l’âge de départ à la retraite à 70 ans.
Le sommet social européen organisé à Porto les 7 et 8 mai n’a pas contenté tous les acteurs de la vie politique de l’UE. Invité le 12 mai sur Public Sénat à tirer le bilan de cette réunion, l’eurodéputé belge Marc Botenga (Gauche unitaire européenne) a expliqué que derrière les apparences d’avancées sociales présentées lors du sommet au Portugal, «la Commission européenne dans un rapport propose de porter l’âge du départ à la retraite à 70 ans».
«On a un sommet social et on nous demande presque de nous réjouir du fait qu’il y a un sommet social et que donc on parle social. Mais quand on regarde les mots, j’invite tout le monde à lire la déclaration du sommet, c’est vide !», a-t-il dénoncé en préambule. Puis l’eurodéputé de gauche a pointé une absence de «rupture avec le passé» pour faire face aux conséquences de la pandémie de Covid-19.
«On évoque même le semestre européen», le système de coordination des politiques économiques et budgétaires des Etats membres de l’UE, «qui est utilisé actuellement pour détruire certains acquis sociaux comme par exemple le système des retraites où on nous dit qu’il faut travailler plus longtemps», a poursuivi Marc Botenga, avant d’expliquer que la Commission européenne voudrait porter l’âge du départ à la retraite à 70 ans. «72 ans notamment en Lituanie, alors que l’espérance de vie en Lituanie est de 71,5 ans», précise-t-il.
A l’issue du sommet au Portugal, les 27 Etats membres ont validé un «plan d’action» de la Commission qui prévoit trois objectifs à l’horizon 2030 : augmenter à 78% le taux d’emploi, former chaque année au moins 60% des adultes et réduire de 15 millions le nombre des personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale.
«Nous allons transformer le modèle de gouvernance économique de l’Europe. Il sera plus équilibré, plus juste, moins financier, plus économique et plus social», avait notamment déclaré le Premier ministre portugais Antonio Costa, l’hôte du sommet à Porto, promettant «une Europe meilleure». La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait de son côté affirmer souhaiter «fournir un salaire décent à toutes les personnes qui travaillent toute la journée pour qu’elles puissent au moins vivre de leur travail».
Une mascarade selon Marc Botenga, qui assure qu’«on est en train de détruire concrètement des acquis et face à cela on a un sommet qui énonce des grands principes qu’on peut partager ou pas, mais qui ancre surtout dans les consciences l’austérité».