Le Japon a organisé pendant six jours des manœuvres militaires communes dans l’océan Pacifique avec des forces françaises, américaines et australiennes, sur fond de revendications territoriales de la Chine dans la région.
La France, le Japon, les Etats-Unis et l’Australie ont organisé conjointement des exercices de manœuvres militaires de grande ampleur du 11 au 16 mai sur l’île de Kyushu, au sud-ouest du Japon. «C’est la première fois que l’Armée de terre française est impliquée dans une telle opération au Japon», a souligné l’ambassade française dans l’archipel nippon.
Au cours de cet entraînement de six jours, un sous-marin japonais et dix bâtiments de surface – six japonais, un américain et deux français (le porte-hélicoptères amphibie Tonnerre et la frégate Surcouf) – furent engagés dans ces manœuvres, a expliqué à l’AFP un haut responsable de la marine française. Les forces terrestres impliquaient quelque 300 soldats, dont 60 Français.
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Y prirent également part des avions de patrouille maritime japonais, des hélicoptères embarqués, des chasseurs F-2 japonais, des chasseurs F-16 de l’US Air Force, ainsi qu’une frégate australienne pour la phase maritime de ces exercices navals, aériens et terrestres, baptisés ARC21. Les thèmes retenus incluaient la navigation tactique, la lutte antinavire, antiaérienne, sous-marine, amphibie, la mobilité aéroterrestre, notamment le mouvement des troupes à partir des porte-hélicoptères, et le combat urbain.
Approfondir la coopération militaire et contrer la Chine
L’exercice visait à «approfondir la coopération militaire en matière de défense entre pays partageant les mêmes idées», a expliqué le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishi sur le site spécialisé Opex360. Selon lui, la France est «un pays qui partage avec le Japon la vision d’une région Indo-Pacifique libre et ouverte».
« La Chine ne restera pas les bras croisés et ne permettra pas que son territoire soit empiété par d’autres »
Cette opération portait surtout un objectif «dissuasif» face au «comportement de plus en plus agressif de la Chine dans la région», a expliqué à l’AFP Takashi Kawakami, spécialiste en géopolitique à l’Université Takushoku de Tokyo. Le Japon proteste régulièrement contre l’arrivée de navires chinois autour des îles Senkaku, revendiquées sous le nom de Diaoyu par Pékin.
La Chine de son côté a mis en place le 1er février une réforme de sa police maritime évoquant la possibilité d’utilisation de la force armée par ses garde-côtes en cas d’accroche. Réagissant à l’exercice militaire franco-américano-japonais, le quotidien public China Daily y a consacré un éditorial le 13 mai, sous forme d’avertissement : «Quelle que soit l’origine des provocations à l’avenir, que ce soit en mer de Chine orientale ou de Chine méridionale, la Chine a à la fois la détermination et la capacité de défendre son intégrité territoriale et ses intérêts fondamentaux. Bien qu’elle soit attachée à la non-confrontation et qu’elle n’ait donc pas d’alliance, la Chine ne restera pas les bras croisés et ne permettra pas que son territoire soit empiété par d’autres ou que ses intérêts fondamentaux soient sapés », a fait valoir le China Daily.