Face au chaos à Ceuta, le spectre politique espagnol montre aussi des incohérences et des divisions. En pleine crise diplomatique face au Maroc, le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez se voit brocardé par l’opposition de droite.
Tout avait commencé par une union sacrée entre les socialistes au pouvoir et les conservateurs du Parti populaire (PP), la principale force d’opposition. « Notre loyauté est totale, comptez sur notre soutien », alors que l’Espagne est menacée quant à son intégrité territoriale, disait et répétait Pablo Casado, chef du PP, aux premières heures de la crise, alors que des centaines de migrants débarquaient sur les plages de Ceuta.
C’en est fini de cette belle entente. Aujourd’hui, la gauche au pouvoir et la droite dans l’opposition sont à couteaux tirés. Pour le PP, le chaos et la mauvaise gestion de Pedro Sanchez ont provoqué cet affrontement avec le Maroc. Et Sanchez en serait le responsable. Le leader de Vox, troisième force au parlement a lui réclamé la démission du leader socialiste pour son laxisme en matière migratoire, tout en exigeant, à la manière de Donald Trump, l’érection d’un mur entre l’Espagne et le Maroc.
En face, Pedro Sanchez se défend vaille que vaille. Il se dit indigné de constater qu’au plus fort de la tension diplomatique avec Rabat, la pire depuis vingt ans, toutes les forces politiques se soient pas derrière lui, pour défendre les intérêts de l’État espagnol.