Un rapport du Parlement européen fait état de la détérioration considérable des relations entre l’Union et la Turquie. Pour sa part, Istanbul joue la carte de l’apaisement, déclarant que son adhésion à l’UE est un objectif stratégique.
L’Union européenne et la Turquie continuent de s’accabler de reproches. Ce 18 mai, dans son dernier rapport annuel, le Parlement européen constate le niveau «historiquement bas» des relations entre l’UE et la Turquie.
«Les actions unilatérales en Méditerranée orientale ainsi que les déclarations fortes et parfois provocatrices à l’encontre de l’Union et de ses États membres ont porté les relations UE-Turquie à un niveau historiquement bas, à tel point qu’il est nécessaire que les deux parties réévaluent en profondeur l’état actuel de leurs relations et leur cadre», avancent les députés.
Ce même rapport précise que «si la tendance négative actuelle ne s’inverse pas», le Parlement devrait recommander de suspendre formellement les négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE.
De plus, «en cas de nouvelles actions unilatérales ou de provocations contrevenant au droit international, l’Union devrait utiliser tous les instruments et toutes les options à sa disposition, y compris, et en dernier ressort, des sanctions ciblées», estiment les députés.
«Ce rapport est probablement le plus critique envers la situation en Turquie. Il reflète malheureusement tout ce qui s’est passé dans le pays ces deux dernières années, notamment dans les domaines des droits de l’homme et de l’État de droit qui demeurent les principales préoccupations du Parlement européen, et concernant ses relations avec l’UE et ses États membres», souligne le rapporteur Nacho Sánchez Amor (S&D, ES).
Le texte a été adopté par 480 voix pour, 64 contre et 150 abstentions.
Le rapport précédent du Parlement était déjà critique à l’égard de la Turquie et invitait les États membres à suspendre officiellement les négociations d’adhésion.