Éric Dupond-Moretti a été critiqué par plusieurs responsables syndicaux lors du rassemblement en soutien aux forces de l’ordre. Ceux-ci lui reprochent une forme de laxisme et de complaisance à l’endroit des délinquants.
Deux semaines après le meurtre du brigadier Éric Masson, la colère des policiers semble s’être arrêtée sur le grade des Sceaux. Éric Dupond-Moretti a en effet été ciblé par plusieurs représentants syndicaux, lors d’une manifestation policière devant l’Assemblée nationale, qui a réuni 35.000 personnes, selon les organisateurs.
Les porte-parole syndicaux ont appelé la justice à seconder plus activement le travail des forces de l’ordre, par une réponse pénale à la hauteur. Olivier Varlet, secrétaire général d’UNSA Police, a notamment appelé à «frapper pénalement les petites frappes», demandant au garde des Sceaux de sortir de sa léthargie.
«La victime doit redevenir la priorité de la chaîne pénale […]. Il y en a assez des réformes pour le droit des auteurs, le droit des délinquants et le droit des voyous! Monsieur le garde des Sceaux, réveillez-vous!», a ainsi lancé le responsable syndical à la tribune.
"Monsieur le garde des Sceaux, réveillez-vous": Olivier Varlet (secrétaire général de l'Unsa-Police) appelle à "des changements majeurs" lors du rassemblement des policiers à Paris pic.twitter.com/HQ6Wzwe2Lo
— BFM Paris Île-de-France (@BFMParis) May 19, 2021
Éric-Dupont Moretti, surnommé «acquitator» du temps de sa carrière d’avocat, a encore été attaqué sur sa supposée complaisance vis-à-vis des délinquants incarcérés. Le ministre avait notamment été acclamé par les détenus de Fresnes, lors de son premier déplacement officiel.
Séquence impressionnante : le chahut des détenus de la prison de Fresnes lors de l'arrivée d'Éric Dupond-Moretti pic.twitter.com/AZx1vWcn0Q
— CNEWS (@CNEWS) July 7, 2020
Interrogé par BFM TV sur ce déplacement, le garde des Sceaux avait par la suite précisé être «le ministre des prisonniers». Une petite phrase qui n’est pas passée inaperçue chez les syndicats de policiers, comme l’a rappelé à la tribune Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance Police nationale.
«Quand on peut sans risques s’attaquer aux policiers, il est encore plus simple de s’attaquer aux citoyens. Que penser du message du garde des Sceaux qui déclare: « Je suis le ministre des prisonniers »», a ainsi déclaré le responsable syndical.