Les autorités cubaines dénoncent la continuité de la politique de Trump appliquée par l’administration Biden. Le président américain avait pourtant promis de revenir sur certaines sanctions économiques prises par son prédécesseur.
Le gouvernement cubain a déploré le 21 que le président américain Joseph Biden n’ait «pas bougé d’un millimètre» vis-à-vis de Cuba, depuis son arrivée à la Maison Blanche et ne soit pas revenu sur les sanctions imposées par son prédécesseur Donald Trump.
Le gouvernement de Biden «n’a pas bougé d’un millimètre dans le maintien de cette politique d’agression de notre peuple» et aujourd’hui «ce serait un Cuba différent, une économie différente si nous n’avions pas dû affronter cet embargo criminel», en vigueur depuis 1962, a déclaré le ministre de l’Economie Alejandro Gil au cours d’une conférence de presse.
«Malgré ses promesses de campagne électorale, le président américain Joe Biden maintient intactes les mesures de l’administration Trump envers Cuba», a également dénoncé le ministère cubain des Affaires étrangères sur Twitter. Et ce, «sans écouter les demandes constantes de la communauté internationale et de ses propres concitoyens», a-t-il ajouté.
En campagne, Joe Biden avait promis de revenir sur certaines sanctions prises par son prédécesseur, mais, pour l’instant, il n’a pas touché aux 240 mesures de renforcement de l’embargo prises par Donald Trump. Geste qui constituerait un minimum pour honorer ses engagements, selon les autorités cubaines.
Selon le gouvernement de La Havane, le coût économique de l’embargo a atteint l’an dernier 5,5 milliard de dollars. En conférence de presse, le ministre de l’Economie a énuméré divers exemples de la manière dont cet embargo affecte les échanges commerciaux de Cuba, avec notamment des primes de risque de jusqu’à 60% imposées par certains fournisseurs, inquiets du risque de sanctions.
Néanmoins, il a dit tabler sur une reprise de l’économie cubaine en 2021. «Nous maintenons un objectif de croissance d’environ 6% cette année», grâce à la hausse des prix du nickel (un des produits d’exportation de Cuba), à des revenus plus élevés des services de communication et au retour progressif des touristes, a-t-il déclaré.
En 2020, Cuba avait vu son PIB s’effondrer de 11%, sa pire chute en près de 30 ans, l’île ayant été privée des devises des touristes en raison de la pandémie causée par le coronavirus. Cette année, le gouvernement espère recevoir près de 2,1 millions de touristes, loin des quelque quatre millions en temps normal.