Angela Merkel a expliqué pourquoi l’UE n’arrivait pas à apporter une contribution de poids dans l’amélioration de la situation au Proche-Orient où les violences continuent entre le mouvement palestinien Hamas et l’armée israélienne.
L’Union européenne ne peut pas régler tous les conflits du monde, a déclaré ce jeudi 20 mai la chancelière allemande Angela Merkel commentant les échanges de tirs meurtriers entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza.
«L’Europe ne peut pas régler tous les conflits du monde -et le conflit au Proche-Orient est l’un des plus complexes- à la fois», a indiqué Mme Merkel dans une interview organisée par la chaîne de télévision WDR.
La chancelière a noté que les Européens avaient récemment pris plus de responsabilités à l’égard de l’Afrique, notamment en s’occupant du problème du Sahel. Elle a en outre rappelé le rôle de l’UE dans les efforts de paix en Libye où «le processus de paix réalisé sous l’égide de l’Onu avance mieux».
«La situation en Libye n’est pas encore claire, mais nous avons un gouvernement de transition qui doit préparer des élections, c’est déjà un succès», a noté Mme Merkel.
Berlin soutient Israël et prône un dialogue avec le Hamas
La chancelière s’est clairement positionnée du côté d’Israël en affirmant que le pays avait le droit de se défendre «massivement» contre les frappes de roquettes du Hamas, avant de se prononcer pour des négociations indirectes avec ce mouvement qui sont une condition sine qua non d’un cessez-le-feu au Proche-Orient.
Plus tard dans la journée, Mme Merkel s’est entretenue par téléphone avec Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne qu’il dirige depuis la Cisjordanie.
«Mme Merkel et le Président Abbas ont convenu qu’il fallait appuyer les initiatives en faveur d’un cessez-le-feu rapide», a précisé Steffen Seibert, porte-parole de Mme Merkel.
Échanges de tirs à la frontière de Gaza
Les radicaux palestiniens et l’armée israélienne échangent des frappes depuis le soir du 10 mai. Des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza ont commencé après des désordres à Jérusalem-Est provoqués par la décision d’un tribunal israélien d’expulser des familles arabes du quartier de Cheikh Jarrah.
Depuis le début de l’escalade, environ 4.340 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza, précise Tsahal. Quelque 640 d’entre elles sont tombées à l’intérieur de l’enclave. Le système de défense antiaérienne Dôme de fer intercepte environ 90% des roquettes qui atteignent Israël, notent les autorités israéliennes.
Les hostilités ont fait au moins 12 morts et plus de 50 blessés graves côté israélien. Le nombre de Palestiniens tués dans les frappes aériennes israéliennes de représailles a atteint 232, dont 65 enfants, et 1.900 personnes ont été blessées, selon le ministère palestinien de la Santé.
Le 20 mai, Israël a annoncé son intention de cesser les frappes contre la bande de Gaza à partir du 21 mai à 2h00, heure locale. Selon Reuters et l’AFP, le Hamas a indiqué qu’il y aurait une trêve «mutuelle».