«Seuls certains pays, et certaines grandes économies, pourront bénéficier» d’un taux d’imposition minimum mondial, a estimé le ministre irlandais des Finances, rejetant ainsi la proposition américaine de fixer un seuil d’«au moins» 15%.
Le ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe a déclaré le 25 mai que l’Irlande n’avait pas l’intention d’augmenter son taux d’imposition sur les sociétés, l’un des plus bas au monde, rejetant le projet du président américain Joe Biden de fixer un taux d’imposition mondial d’«au moins» 15%.
«Nous avons des réserves vraiment importantes concernant un taux d’imposition minimum mondial à un niveau tel que cela signifierait que seuls certains pays, et certaines grandes économies, pourront bénéficier de cette base», a déclaré le ministre sur Sky News. Selon la chaîne, Donohoe a prédit que son pays maintiendrait son taux d’imposition des sociétés à 12,5% pendant de nombreuses années encore.
Des négociations sont en cours à l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), à l’initiative de Washington, afin de mettre en place un taux d’imposition sur les bénéfices des multinationales qui soit harmonisé dans les différents pays.
L’administration Biden a proposé le 20 mai à ses partenaires de l’OCDE de fixer à 15% «au moins» ce taux «plancher», invitant à poursuivre les discussions avec l’objectif d’être «ambitieux» et «d’augmenter ce taux». La réforme vise à mettre fin à la concurrence fiscale entre les pays.
Le projet porté par l’administration Biden intervient alors que le président des Etats-Unis cherche à relever sa fiscalité des entreprises afin de financer un plan massif d’investissements. L’OCDE, qui regroupe 36 pays dont l’Irlande, souhaitait jusqu’ici obtenir un accord de principe global lors du G20 Finances des 9 et 10 juillet, puis lors d’une réunion finale en octobre.