L’Académie nationale de médecine a assuré que les vaccins actuellement homologués en France remplissaient «les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale», préconisant de commencer par les professions essentielles et les enfants.
L’Académie nationale de médecine a déclaré dans un communiqué le 25 mai que «l’obligation vaccinale» contre le Covid-19 devait «maintenant être envisagée», avec en priorité de nombreuses professions ainsi que les enfants et adolescents, seul moyen selon elle d’atteindre «une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie».
Déjà évoquée il y a quelques mois, la question de l’obligation vaccinale se heurtait alors à la pénurie de vaccins et aux incertitudes sur leur niveau d’efficacité, mais «avec un taux d’efficacité de 90% à 95% contre les formes graves de Covid-19, les vaccins actuellement homologués en France […] remplissent les conditions qui permettent de recourir à l’obligation vaccinale», juge l’institution.
«Les mesures individuelles (gestes barrière) et collectives (couvre-feu, confinement) sont incapables de contrôler dans la durée» l’épidémie de Covid-19, «redoutable, en particulier socialement», argumente l’académie. Or «le dynamisme de la campagne va se heurter à l’obstacle des hésitants et des opposés à la vaccination», deux catégories estimées chacune à 15% de la population, poursuit-elle.
Il sera donc «très difficile d’obtenir avant la fin de l’été un taux de couverture vaccinale qui assurerait une immunité collective suffisante pour contrôler l’épidémie, soit 90% de la population adulte ou 80% de la population totale (enfants inclus)», estime l’organe consultatif, qui se prononce sur les questions de santé publique et d’éthique médicale.
Jugeant qu’«une telle obligation ne pourra être instaurée que de façon progressive», elle recommande de rendre tout d’abord «exigible» la vaccination dans toute une série de catégories, à commencer par les professions essentielles (enseignants, professions de santé, police et fonction publique en général, services d’approvisionnement en alimentation, eau, énergie, argent liquide et matériel informatique).