La Suisse, après des mois de tergiversations, a tourné le dos mercredi à un projet d’accord institutionnel avec l’UE, estimant notamment que cela mettrait en péril sa politique migratoire. Une décision que «regrette» Bruxelles.
En conférence de presse, le Président suisse Guy Parmelin a annoncé que la Confédération «mettait un terme» aux négociations sur cet accord. Il visait à homogénéiser le cadre juridique concernant la participation de la Suisse au marché unique de l’UE et à instaurer un mécanisme de règlement des différends.
Cette annonce fait suite au sommet à Bruxelles le 23 avril entre Guy Parmelin et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui n’avait pas permis de rapprochement sur les points litigieux (salaires, libre-circulation des personnes et aides publiques).
Berne considère néanmoins qu’il est dans l’«intérêt commun de la Suisse et de l’UE» de préserver l’avenir de leur coopération et souhaite «engager un dialogue politique avec l’UE portant sur la suite de la coopération».
«On est au départ d’un nouveau chapitre de nos relations Suisse/Union européenne», a avancé M. Parmelin.
L’accord était réclamé depuis plus de 10 ans par l’UE, mais les négociations n’ont commencé qu’en 2014. Plusieurs points continuaient de poser problème à Berne, mais Bruxelles refusait tout compromis supplémentaire depuis fin 2018.