Aussi étonnante que cela puisse paraître au premier regard, au côté des villes chinoises, Londres est la capitale la plus surveillée au monde, selon un classement de Comparitech. Les habitants de New York et Moscou sont eux aussi largement surveillés.
Au côté des métropoles chinoises figurant dans le Top 3 du classement des villes les plus surveillées au monde, réalisé par Comparitech et paru le 17 mai, se trouve la capitale britannique. Parmi les 20 villes qui comptent le plus de caméras de surveillance par habitant, Londres est la seule ville d’Occident. Trois métropoles indiennes figurent également dans le Top 20 des villes les plus surveillées de par le nombre de caméras par habitant.
Selon Comparitech, Londres compte 691.000 caméras, soit 73.31 par 1.000 habitants. Seulement deux villes, Taiyuan (sud-est de la Chine) et Wuxi (est) présentent des chiffres plus importants, avec respectivement 117.02 et 90.49 caméras par 1.000 habitants.
La situation est d’ailleurs légèrement différente s’agissant du nombre de caméras par kilomètre. Dans ce cas, d’autres villes asiatiques, notamment la cité-État Singapour et la capitale de la Corée du Sud Séoul, ainsi que New York, Mexico et Moscou, font leur apparition dans la liste.
Niveau de surveillance vs criminalité
Tandis que la plupart des arguments «pour» une présence plus large de caméras de surveillance sont souvent associés à une sécurité renforcée, les conclusions des chercheurs de Comparitech ne confirment pas cette idée. En effet, ils ont comparé le nombre de caméras publiques avec les indices de criminalité du rapport Numbeo.
«L’un des principaux arguments en faveur de la surveillance CCTV est l’amélioration du maintien de l’ordre et de la prévention du crime […]. Un nombre plus élevé de caméras est à peine corrélé avec un indice de criminalité plus bas. De manière générale, un plus grand nombre de caméras ne réduit pas nécessairement les taux de criminalité.»
La Chine, championne de la surveillance
Le classement est de loin dominé par des villes chinoises et même plus: plus de la moitié de toutes les caméras de surveillance du monde sont en service dans ce pays comptant, selon les données de la Banque mondiale, près de 1,4 milliard d’habitants. Par ailleurs, la Chine est connue pour son système de crédit social dont le fonctionnement est basé sur le système de reconnaissance faciale.
«770 millions de caméras sont déjà utilisées dans le monde, dont 54% en Chine», précise le classement, ce qui établit le nombre de caméras situées dans le pays à environ 415,8 millions.
L’expérience moscovite
La capitale russe est 13e du Top 20 des villes les plus surveillées au monde de par leur nombre de caméras «par mile carré», soit par 2,590 kilomètres carrés. Au total, la plus grande métropole russe en compte 193.000, indique Comparitech. D’après le site de la mairie de Moscou, les caméras sont installées dans le cadre du programme «Développement de l’environnement numérique et de l’innovation». La couverture de surveillance est assez large: des entrées d’immeubles aux lieux publics.
Qui plus est, afin de renforcer la sécurité dans la ville, en 2018 un large système de reconnaissance faciale a été installé dans le métro moscovite. Quelques mois après sa mise en œuvre, l’édile de Moscou s’est félicité de son efficacité, annonçant plusieurs interpellations de criminels.
Toutefois, leur présence n’est pas au goût de tout le monde. Pendant que les uns prônent leur augmentation autour de leurs demeures, d’autres y voient un inconvénient. Plusieurs médias russes ont ainsi pointé que des dizaines de participants aux rassemblements non autorisés en soutien à l’opposant Navalny, qui ont eu lieu en janvier, ont été identifiés et interpellés à l’aide de ce dispositif.