Fiscalité, concurrence déloyale, emplois, environnement: un collectif représentant 500.000 commerçants physiques français s’attaque aux magasins en ligne, en particulier à Amazon. L’un de ses représentants dénonce sur Franceinfo un «abus de position dominante criant».
Déjà lourdement touchés par les restrictions sanitaires depuis plus d’un an, les commerçants physiques français (boutiques, centres commerciaux, grandes chaînes) expriment leur ras-le-bol contre ceux qui vendent uniquement en ligne, à savoir les pure players. Dénonçant les multiples impacts négatifs du e-commerce, un demi-million d’entre eux se sont rassemblés dans le collectif «Sauvons nos commerçants».
Ils réclament dans un premier temps que commerces physiques et pure players puissent «jouer à armes égales». Ces derniers bénéficient actuellement de «privilèges exorbitants […] grâce au soutien de l’État», dénonce ce jeudi 27 mai sur Franceinfo Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France, membre du collectif.
«Quand un entrepôt Amazon se crée, sur 50.000 à 150.000 mètres carrés, il ne rentre pas dans les critères d’une surface commerciale de vente», explique-t-il, là où un hypermarché «est soumis à des demandes d’autorisation très sévères».
Il s’agit selon lui d’une «absence d’équité» et d’un «abus de position dominante criant» qui contribuent à l’implantation de grands entrepôts au détriment des petits commerces.
Plusieurs préjudices
Le premier point abordé par le collectif est l’«injustice face à la TVA». Sans présenter d’établissement physique en France, les géants du e-commerce échappent à l’impôt sur les sociétés, déplore-t-il. Cela leur permet de proposer des prix «extrêmement bas», sur lesquels peinent à s’aligner les commerçants traditionnels, ce qui crée une concurrence déloyale.
Bien qu’Amazon permette aux PME de vendre leurs produits sur sa plateforme, celles-ci ne représentent que 4,7% des vendeurs, souligne «Sauvons nos commerçants» sur son site. Il affirme également que la disparition des commerces physiques au profit du tout en ligne engendre davantage de perte d’emplois qu’elle n’en crée: «un emploi chez Amazon c’est deux emplois détruits en France».
«Les pure players ont un impact environnemental désastreux!», dénonce ensuite le collectif, pointant à la fois la méthode d’emballage des colis «composés de vide et/ou de plastique» et le transport par camion, fret maritime ou fret aérien. Enfin, il s’attaque à l’implantation toujours plus importante de grands entrepôts logistiques, ce qui va à l’encontre des «plans d’investissement pour soutenir le commerce de proximité et favoriser la revitalisation des centres-villes».