Alexandre Loukachenko s’est rendu vendredi en Russie pour un entretien avec son homologue Vladimir Poutine, sur fond d’indignation occidentale, en particulier de l’Union européenne, après l’atterrissage forcé d’un avion de ligne à Minsk et l’arrestation d’un opposant au président biélorusse qui se trouvait à bord de l’appareil.
Cette rencontre à Sotchi, sur les rives de la mer Noire, était déjà prévue avant l’interception d’un avion de Ryanair dimanche en Biélorussie, qui vaut à cette dernière d’être accusée de «piraterie» aérienne par les Européens.
Présent à bord de l’avion, intercepté au motif d’une alerte à la bombe qui s’est révélée fausse, le blogueur et opposant Roman Protassevitch a été arrêté lors de cette escale forcée à Minsk, ainsi que sa compagne.
Tous deux sont maintenus en détention depuis. Accusé d’avoir organisé des émeutes, Roman Protassevitch risque 15 ans de prison.
En représailles, la plupart des pays européens interdisent désormais leur espace aérien aux avions de ligne biélorusses et déconseillent à leurs compagnies le survol de la Biélorussie. L’UE réfléchit en outre à de nouvelles sanctions contre le pouvoir à Minsk.
La Russie, qui considère son voisin de 9,5 millions d’habitants comme un «tampon» stratégique sur son flanc ouest, a apporté un soutien oral à cette ancienne république soviétique tout en rejetant les soupçons occidentaux sur sa propre complicité éventuelle dans l’interception de l’avion de Ryanair.
Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, a estimé mercredi que l’absence de condamnation par Moscou valait «caution».