Atteint de schizophrénie et signalé pour radicalisation, l’assaillant de La Chapelle-sur-Erdre n’a pas tenu de propos terroristes lors de son acte, a témoigné celle que l’homme a prise en otage lors de sa cavale.
D’après le témoignage de la jeune femme prise en otage pendant deux heures et demi par l’homme qui a attaqué au couteau la policière à La Chapelle-sur-Erdre, celui-ci n’a pas revendiqué son geste avec un motif terroriste.
Comme le rapporte BFM TV, interrogée par la Section de recherches de gendarmerie de Nantes, la jeune femme a déclaré que l’homme voulait juste se cacher, était «calme» et n’était pas «menaçant vis-à-vis d’elle».
Le média rappelle que l’homme n’a pas tenu de propos radicalisés ni face à la policière municipale, ni face aux gendarmes dans le champ.
Le PNAT n’est pas encore saisi
En effet, pour le moment le Parquet national antiterroriste (PNAT) n’a pas été saisi et c’est le parquet de Nantes qui est chargé de l’affaire. Une source proche du dossier signalait également vendredi à l’AFP qu’il n’y avait pas, à ce moment-là, de «témoins de l’attaque évoquant une éventuelle revendication de l’assaillant qui laisserait penser à un acte à dimension terroriste».
Samedi soir, le procureur de la république Pierre Sennès n’a d’ailleurs pas exclu que la question d’une éventuelle saisie du PNAT puisse être «réexaminée dans les prochains jours» surtout après l’examen d’une tablette informatique et d’un téléphone portable, saisis au domicile de l’agresseur.
Schizophrène mais «calme»
Les propos de la femme s’ajoutent au témoignage d’un voisin de l’assaillant qui a déclaré lui aussi au Parisien que dans la matinée avant le passage à l’acte, Ndiaga Dieye «était cool, détendu, souriant» et que d’habitude il «était gentil». Un autre homme qui l’a croisé se souvient aussi qu’il «était calme».
Alors que le ministre de l’Intérieur a annoncé vendredi que l’homme avait été diagnostiqué «schizophrène sévère» et était connu pour «une pratique rigoriste de l’islam et pour radicalisation», l’ancien avocat de l’agresseur, Me Vincent de la Morandière, a trouvé «surprenantes» les tentatives de «présenter comme une évidence» la radicalisation et la schizophrénie de son ancien client.
L’avis de son ancien avocat
Dans une interview à Franceinfo, l’avocat a rappelé qu’après «une vingtaine de passages devant la justice, la question de sa radicalisation et schizophrénie» ne se posait pas. Selon lui, l’expertise débattue publiquement lors de son dernier procès d’assises en 2015 relevait qu’il n’y avait pas de dangerosité au sens psychiatrique du terme, pas de personnalité pathologique mais plutôt des troubles de l’adaptation.
Quant à sa radicalisation, l’avocat a raconté que l’aspect religieux était peu présent en 2010 mais apparaissait à partir de 2015. «Il était de plus en plus isolé, il s’est dégradé psychologiquement. Il cherchait dans la foi, la prière, une réponse à un mal-être profond», a-t-il souligné. L’avocat a d’ailleurs reconnu que la «famille et l’institution judiciaire ont été impuissants face à son mal-être et au mal qui le rongeait à l’intérieur».