Mélenchon, Montebourg et Piketty signent une tribune en faveur de la souveraineté énergétique

L’appel de Thomas Piketty, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et d’autres personnalités vise au retour du secteur énergétique dans un service public sous contrôle des citoyens afin de garantir l’efficacité mais aussi la souveraineté de l’énergie.

Une tribune parue dans Le Monde le 31 mai et signée par diverses personnalités issues du monde politique ou économique allant de Jean-Luc Mélenchon à Thomas Piketty en passant par Arnaud Montebourg ou le maire de Grenoble Eric Piolle, revendique la nécessité de revenir à un service public de l’énergie. Dressant le constat d’un échec des politiques libérales menées, les signataires relèvent la fragilité d’EDF ayant «une dette évaluée à 42 milliards d’euros», mais aussi l’inégalité de traitement des consommateurs.

Parmi les «errements de la politique d’ouverture à la concurrence imposée depuis vingt ans à ce secteur», ils ciblent aussi l’expansion déraisonnée d’EDF qui provoqua, selon eux, une partie de ses pertes financières, ainsi que le manque d’investissement des pouvoirs publics dans le renouvellement du parc de production.

Ces choix politiques ont eu un impact, estiment les signataires, sur l’augmentation du prix de l’électricité, en hausse «de 60% depuis l’ouverture du marché aux particuliers en 2007». Ils lui imputent également la création de nouveaux secteurs de nature commerciale, détournant encore plus la mission de service public d’EDF. En conséquence de quoi, les usagers subissent des démarchages et doivent négocier eux-mêmes le prix de leur abonnement «pour une électricité pourtant identique pour tous».

Le projet Hercule est aussi dans le viseur des signataires, qui le jugent comme un nouveau facteur de désorganisation du service public de l’électricité. En cause : la volonté d’«introduire de force la concurrence dans une industrie de réseau qui ne s’y prête pas, et à recourir aux capitaux privés pour des investissements de long terme qui nécessitent une garantie publique».

Ils en appellent aux enjeux climatiques et civiques pour rénover le secteur de l’électricité. Dans les pistes énoncées, la tribune propose un financement par «des fonds publics bien moins coûteux à long terme que le recours aux capitaux privés», financements qui recourraient à l’emprunt. L’idée directrice du texte consiste in fine à soustraire l’électricité au marché.

Le texte brille cependant par sa capacité à évoquer la situation d’EDF et des enjeux de souveraineté autour de l’électricité sans jamais aborder la source productrice de l’électricité. L’énergie nucléaire n’est pas abordée, ni même les autres formes d’énergie, reflétant peut-être une volonté de rechercher le texte le plus consensuel qui soit, mais qui ne parvient pas à exposer les problématiques dans leur intégralité.

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