Macron débute un « tour de France » aux allures de campagne électorale

Emmanuel Macron entame mercredi dans le Lot une série de déplacements en France qui pourrait prendre à quelques semaines des élections régionales et à un an du scrutin présidentiel, des allures de campagne électorale, même si l’Elysée s’en défend.

Le président de la République se rendra mercredi dans le village Saint-Cirq-Lapopie puis jeudi à Martel, deux communes du Lot, où il devrait aborder officiellement l’importance du tourisme à l’approche de la saison estivale.

Dans les semaines qui viennent, Emmanuel Macron a prévu de se déplacer dans une dizaine de départements à raison d’un ou deux déplacements par semaine, a-t-on appris de l’entourage du président.

Cette initiative, qui n’est pas sans rappeler la «Grande marche» de 2016 lancée pour la conquête de l’Elysée, suscite déjà les critiques de l’opposition.

«Il est en campagne, c’est évident», a dénoncé le secrétaire général du parti Les Républicains et député du Lot, Aurélien Pradié sur Franceinfo.

«Monsieur Macron aurait pu, comme d’autres présidents de la République l’ont fait, s’abstenir pendant trois semaines, laisser les Français et ne pas utiliser les moyens de l’État et ceux de la République pour venir faire campagne.»

Un avis repris par la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, qui s’est dit «choquée» que ces déplacements interviennent pendant une «période de réserve politique».

«PRENDRE LE POULS»

Le président de la République «n’a jamais cessé de se déplacer» et «prend le pouls après une année de crise inédite», dit-on mercredi à l’Elysée.

Lors de son interview à la presse régionale fin avril, pour présenter les étapes du déconfinement, Emmanuel Macron avait dit vouloir dès le début du mois de juin reprendre «son bâton de pèlerin et aller dans les territoires».

«Le président sait l’isolement de l’Elysee et il a besoin de se rendre sur le terrain», a défendu mercredi le député Christophe Castener devant des journalistes à l’Assemblée nationale. «Je n’y vois pas une entrée en campagne».

«Il est président de la République, il reste trois semaines de campagne, s’il fait trois déplacements, quatre déplacements, c’est pas ça qui est de nature à énerver qui que ce soit en terme électoral», a estimé pour sa part sur LCI Marc Fesneau, ministre délégué en charge des Relations avec le Parlement et tête de liste soutenue par la majorité présidentielle pour les régionales en Centre-Val de Loire.

Les deux tours des élections régionales se dérouleront les 20 et 27 juin dans un contexte sécuritaire tendu marqué par une succession d’attaques récentes envers les forces de l’ordre.

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s’est montrée optimiste mardi quant aux chances de victoire de son parti dans plusieurs régions. L’ancienne adversaire d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017 entend surfer sur cette dynamique favorable pour la nouvelle course à l’Elysée à laquelle elle s’est portée candidate.

Le chef de l’Etat n’a quant à lui encore rien dit de ses intentions.

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