Le Premier ministre israélien sortant, Benjamin Netanyahou, a critiqué jeudi l’accord conclu entre différents partis politiques pour le déloger du pouvoir qu’il occupe sans discontinuer depuis 2009.
S’exprimant sur Twitter, il a déclaré: «Tous les parlementaires élus avec les voix de la droite doivent s’opposer à ce dangereux gouvernement de gauche».
C’était sa première déclaration publique depuis que le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, a dit être en mesure de former un nouveau gouvernement de coalition.
Environ 35 minutes avant l’expiration du délai qui lui était fixé mercredi à minuit (22h00 GMT), Yair Lapid, un centriste, a déclaré dans un courriel adressé au chef de l’Etat, Reuven Rivlin: «Je suis honoré de vous informer que j’ai réussi à former un gouvernement».
Dans le cadre d’un accord de rotation du pouvoir entre l’homme d’affaires et ultranationaliste Naftali Bennett et Yair Lapid, le premier deviendrait le nouveau Premier ministre avant de passer le relais au second dans environ deux ans. Le soutien de l’ancien ministre de la Défense, âgé de 49 ans, a été indispensable à Yair Lapid, âgé de 57 ans et ancien animateur de télévision et ministre des Finances, pour mettre sur pied une coalition.
Yair Lapid a été chargé de former une nouvelle coalition gouvernementale après l’échec de Benjamin Netanyahou à la suite des élections législatives du 23 mars dernier.
La coalition hétéroclite de Yair Lapid comprend un mélange de partis de petite et moyenne tailles issus de l’ensemble du paysage politique dont, pour la première fois de l’histoire du pays, un parti représentant la minorité arabe.
Si cette coalition ne partage pas de valeurs communes, elle est en revanche nourrie par le désir d’évincer du pouvoir Benjamin Netanyahou, accusé par ailleurs de corruption, ce que ce dernier dément. Le premier test de la coalition sera la prestation de serment dans 10 à 12 jours. Au Parlement, le parti de Benjamin Netanyahou contrôle 30 des 120 sièges de la Knesset, presque deux fois plus que le parti Yesh Atid de Yair Lapid. Sa formation est en outre alliée à au moins trois autres partis religieux et nationalistes.
Selon une source impliquée dans les discussions de la coalition, le nouveau gouvernement va s’employer à préserver le consensus en évitant d’aborder des sujets sensibles comme la Cisjordanie occupée.
Naftali Bennett, qui a déclaré que la création d’une Palestine indépendante serait un suicide pour Israël, est favorable à l’annexion par l’Etat hébreu de certaines parties de la Cisjordanie, tandis que ses alliés de gauche plaident en faveur de la cession de territoires aux Palestiniens.
Une reprise des hostilités entre Israël et le Hamas après un cessez-le-feu qui a fin mis fin le mois dernier à 11 jours de combats, pourrait également fragilisée la nouvelle coalition.