Le Maroc annonce vouloir régler la question des mineurs séjournant irrégulièrement en Europe

Après avoir dénoncé par voie diplomatique l’attitude de Madrid dans la crise migratoire entre les deux pays, le roi du Maroc a exprimé le 1er juin son intention de résoudre la situation des mineurs marocains sans papiers qui séjournent en Europe.

Dans un communiqué publié le 1er juin sur le site officiel du ministère marocain des Affaires étrangères, le roi du Maroc revient sur le sujet des mineurs séjournant de façon irrégulière en Europe. Il y annonce souhaiter «que la question des mineurs marocains non accompagnés, se trouvant en situation irrégulière dans certains pays européens, soit définitivement réglée».

Le texte affirme que «des mécanismes de coopération ont été mis en place à cet effet avec certains pays, notamment la France et l’Espagne, et qui ont abouti au retour au Maroc de plusieurs dizaines de mineurs».

Cependant, le roi du Maroc dénonce également la lenteur, voire la réticence, de certains pays européens, en particulier de l’Espagne. Le communiqué fustige ainsi «des blocages dus aux procédures complexes dans certains pays européens», propos qui s’inscrivent dans la lignée d’un communiqué précédemment publié le 31 mai également sur le site du ministère des Affaires étrangères. Ce dernier répondait aux propos tenus par le gouvernement espagnol, qui selon Rabat utiliserait la crise migratoire à des fins politiques.

«Evoquer la migration ne doit pas être un prétexte pour détourner l’attention des véritables causes de la crise bilatérale», soulignait la diplomatie marocaine dès le 31 mai, avant que le roi n’accuse le 1er juin Madrid de «contourner les véritables causes de la crise politique actuelle avec l’Espagne, dont les origines et les fondements sont bien connus».

Pour autant, le Maroc et la France ont réitéré, dans des déclarations successives les 2 et 3 juin, leur volonté de «faciliter» le retour des mineurs marocains isolés après le récent afflux migratoire dans l’enclave espagnole de Ceuta, sur fond de crise entre Rabat et Madrid.

Une note diplomatique marocaine transmise à la presse le 3 juin à Rabat salue la «coopération modèle» avec la France, et un dialogue «basé sur le respect mutuel» avec Paris.

«Hélas, cette approche n’est pas celle de certains pays qui continuent d’adopter une démarche de culpabilisation et d’ascendance», affirme le texte, en référence claire à l’Espagne, dans un contexte diplomatique tendu lié en partie à l’arrivée en mai du chef du Polisario en Espagne pour des raisons médicales. Après l’afflux de centaines de migrants dans son enclave de Ceuta, Madrid avait ainsi convoqué de son côté le 18 mai, l’ambassadeur du Maroc en Espagne pour lui exprimer son «mécontentement» face à cette «entrée massive de migrants marocains à Ceuta».

L’avocate spécialisée en matière de droits des migrants Hanan Hmad avait estimé sur RT France à propos de ces tensions : «Le Maroc est en train de faire du chantage pour montrer que sans une coopération et sans un maintien des liens diplomatiques […], le Maroc peut faire mal en matière d’immigration.»

Cependant, Madrid a depuis plaidé pour reprendre «des relations respectueuses, absolument constructives» avec le Maroc, son allié traditionnel. De son côté, Rabat s’est contenté d’annoncer que «les autorités marocaines se réservent le droit d’apporter, au moment opportun, les réponses appropriées aux accusations infondées du gouvernement espagnol».

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