Le ministre allemand des Finances, Olaf Scholz, a fait preuve de négligence et la chancelière Angela Merkel de naïveté au sujet de Wirecard, est-il écrit dans un projet de rapport parlementaire dévoilé lundi.
Ancien fleuron de la technologie allemande dont la capitalisation boursière a atteint jusqu’à 23 milliards d’euros moins de deux ans après son entrée à la Bourse de Francfort, Wirecard a déposé le bilan l’an dernier après la découverte d’un trou de 1,9 milliard d’euros dans ses comptes.
Une enquête parlementaire a été ouverte l’an dernier sur ce scandale qui a entaché la réputation de l’Allemagne, révélé des liens entre les cercles politiques et les milieux d’affaires et provoqué des démissions en cascade ainsi que des poursuites devant les tribunaux.
« Olaf Scholz, en tant que ministre des Finances, porte la responsabilité politique de l’échec de la BaFin », indique le rapport rédigé par des parlementaires de l’opposition, en référence à l’autorité allemande des marchés financiers, intégrée au ministère.
Le rapport reproche également à la chancelière Angela Merkel d’avoir fait preuve de naïveté face aux efforts de lobbying de Wirecard.
Le ministre des Finances et la chancellerie n’ont pas été en mesure de répondre immédiatement aux demandes de commentaires.
Les critiques fusent à l’encontre des dirigeants allemands depuis le début de l’enquête mais ce projet de rapport de 675 pages relance les débats à quelques mois des élections fédérales lors desquelles se jouera la succession d’Angela Merkel.